Les géants du pétrole et de l'internet champions du lobbying à Bruxelles
Cette étude de l'organisation Transparency International (TI) se fonde sur l'analyse de 4.138 rendez-vous avec des lobbyistes ayant été déclarés entre décembre 2014 et juin 2015 par les Commissaires européens, les membres de leurs cabinets et les directeurs généraux de la Commission.
Elle met en évidence que 75% de ces lobby meetings concernent des représentants du secteur privé (entreprises, fédérations professionnelles et consultants).
Les cinq grands services de la Commission les plus sollicités par tous ces représentants d'intérêt, privé et public, soit près de 8.000 organisations enregistrées volontairement au registre ad hoc de l'UE, sont dans l'ordre: Climat et Energie (487 des 4.138 rendez-vous), Emploi et croissance (398), Economie Numérique (366), Marchés financiers (295) et Transport (274).
Et pour les trois premiers, les rendez-vous avec les représentants de la société civile sont encore plus minoritaires qu'ailleurs, entre 4% et 8% du total, souligne l'étude.
Treize multinationales dépensent au moins 2,5 millions d'euros par an pour leur lobbying auprès de l'UE, selon les chiffres de TI. Parmi elles deux françaises: EDF (11e avec 2,5 millions d'euros) et Total (13e, environ 2,5 aussi).
Les trois plus dépensières, ex-aequo avec 4,5 millions d'euros chacune, sont Microsoft et les deux géants pétroliers Shell et ExxonMobil, suivis de Deutsche Bank (près de 4 millions) et Dow Europe GmBH, filiale allemande du groupe américain Dow Chemical (3,75 M).
Google (6e avec 3,5 millions d'euros) et General Electric (7e avec 3,25 millions) sont les deux groupes du classement ayant obtenu les plus de rendez-vous dans les bureaux de la Commission, respectivement 29 et 26 en six mois.
La Commission Juncker, installée en novembre 2014, a rendu obligatoires à compter du 1er décembre 2014 les déclarations de rencontres avec des représentants d'intérêts.
Sollicités par l'AFP à propos de l'étude de TI, les services de M. Juncker ont rappelé mercredi ce souci de transparence. Citoyens et parties intéressées sont libres d'utiliser les chiffres publiés (par Bruxelles) dans leur propre intérêt légitime, ont-ils ajouté, mais nous ne nous livrons à aucun exercice de classement.
(c) AFP