Le brut se replie, le marché prudent avant les stocks américains
Londres - Les prix du pétrole se repliaient jeudi en cours d'échanges européens, sur un marché prudent avant la publication hebdomadaire des stocks américains, tandis que les chiffres de la croissance chinoise renforçaient la crainte d'un resserrement monétaire du pays.
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, s'échangeait à 97,84 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 32 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait quant à lui 38 cents à 90,48 dollars.
En dépit de l'affaiblissement persistant du dollar, habituellement favorables aux cours du baril, le marché perdait du terrain avant la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), attendus jeudi avec une journée de décalage, lundi ayant été férié.
Publiées mercredi soir, les estimations de l'association américaine API, qui fédère les professionnels du secteur, étaient de mauvais augure: elle a ainsi annoncé un bond de 3,5 millions de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 14 janvier, en raison d'une cadence réduite des raffineries.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une baisse modérée de 900'000 barils des réserves de brut, d'une augmentation de 2,3 millions de barils des stocks d'essence et de 500'000 barils des produits distillés (dont fioul de chauffage et gazole).
Les analystes supposaient ainsi que les perturbations de l'oléoduc Trans Alaska, qui achemine depuis l'Arctique un dixième de la production américaine de brut, ont réduit l'offre, tandis que les conditions météorologiques difficiles dans une partie du pays ont réduit la consommation d'essence.
L'annonce par la Chine d'une croissance vigoureuse de 10,3% en 2010 n'a pas suffi à rassurer les opérateurs: s'il témoigne de sa robuste santé économique, un tel chiffre pourrait également inciter les autorités chinoises à accentuer les mesures de resserrement monétaire pour ralentir une économie en risque de surchauffe, affectant la consommation énergétique du géant asiatique.
"Les raffineries en Chine ont traité en décembre un volume record de 38,72 millions de tonnes de pétrole brut, en augmentation de 13,4% sur un an: il n'est guère étonnant que la perspective d'un resserrement monétaire rende le marché nerveux", commentaient les experts de Commerzbank.
Les opérateurs attendent par ailleurs ce jeudi une série d'indicateurs économiques aux Etats-Unis (demandes hebdomadaires d'allocations chômage, reventes de logements, indicateur composite de l'activité économique...) qui donneront de nouveaux éléments sur la santé de l'économie américaine.
L'écart entre le Brent londonien et le WTI coté à New-York restait fort (plus de 7 dollars), accentué par la différence d'échéance entre les deux prix de référence (mars pour le premier, février pour le second).
L'abondance des stocks de Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud), pesait sur le WTI, tandis que le Brent était porté par des tensions sur la production en mer du Nord.
cha
(AWP/20 janvier 2011 12h33)