Total résiste mieux que prévu au 3T et accélère ses économies
Cette discipline dans le contrôle des dépenses s'inscrit dans le cadre d'une cure d'austérité déployée par Total, à l'instar des autres majors, pour faire face à des prix du pétrole durablement affectés par une offre surabondante.
Les cours du brut se sont redressés autour de 50 dollars le baril depuis que l'OPEP a accepté de plancher sur une réduction de sa production fin septembre à Alger, mais ils valent toujours moins de la moitié de leur niveau de la mi-2014.
Les investissements baisseront encore à 15-17 milliards de dollars à partir de l'an prochain alors que les baisses de coûts opérationnels devraient s'amplifier jusqu'à 4 milliards de dollars en 2018.
Dans un marché qui devrait rester volatil, Total poursuit ses efforts pour baisser son point mort, a assuré le groupe.
Combinée à une hausse de la production grâce au lancement de grands projets aux marges plus élevées, cette stratégie doit lui permettre d'améliorer ses flux de trésorerie.
Les projets démarrés depuis 2015 devraient produire environ 350.000 barils équivalent pétrole par jour et contribuer à près de 3 milliards de dollars de cash flow en 2017, a-t-il souligné.
- Encore plus de barils
Indicateur très suivi par le marché, le bénéfice net ajusté, qui exclut des éléments volatils comme les effets de stocks, a chuté de 25% à 2,1 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en repli de 8% à 37,4 milliards.
Le bénéfice net a lui atteint 2 milliards de dollars, enregistrant un bond de 81% par rapport au troisième trimestre 2015 qui avait été marqué par des dépréciations.
Total réalise à nouveau une solide performance ce trimestre, a commenté son PDG Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué. Le groupe a ainsi généré 13% de cash flow de plus qu'au deuxième trimestre 2016 malgré la baisse de 27% des marges de raffinage et un Brent inchangé (d'un trimestre sur l'autre), a-t-il précisé.
Total aura lancé cinq projets majeurs en 2016, dont le redémarrage du gisement géant de Kachagan (Kazakhstan) en octobre, qui permettront à sa production de croître de plus de 4% sur l'ensemble de l'année.
Au troisième trimestre, le géant pétrogazier a pompé 2,4 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j), soit une hausse de 4,3% sur un an.
Il a par ailleurs confirmé que si le Brent se stabilisait à 60 dollars le baril en 2017, il mettrait fin au paiement de son dividende en actions, une mesure d'austérité qui lui avait permis de limiter les sommes à débourser pour rémunérer ses actionnaires.
Le groupe a aussi réitéré son objectif de vendre pour 10 milliards de dollars d'actifs sur la période 2015-2017.
(c) AFP