Technip rassure sur ses perspectives, après une année 2014 difficile
Depuis maintenant trois ans, on a une prise de commandes qui est nettement supérieure à notre chiffre d'affaires, ce qui assure à Technip une croissance embarquée, a souligné Thierry Pilenko, le PDG du groupe, au cours d'une conférence de presse.
En 2014, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 10,07 milliards d'euros (en données publiées) et engrangé 15,3 milliards d'euros de nouvelles commandes, portant son carnet total à 20,9 milliards, un nouveau record.
Et pour la suite, alors que les grands groupes pétroliers comme Total, BP ou Shell, clients de Technip, sabrent dans leurs investissements pour faire face à la chute du cours du baril et cherchent à rationaliser le nombre de leurs prestataires, le groupe estime pouvoir tirer parti de son statut de multi-spécialiste du secteur parapétrolier.
Il y a déjà des décalages de projets, la fréquence (des prises de commandes) ne sera peut-être pas la même que dans les années 2012, 2013, 2014, mais, fort des commandes déjà engrangées, Technip peut se permettre de se concentrer sur les bons projets: (...) ceux qui ont le plus de chance d'aboutir, ceux qui ont un contenu technologique fort dans lequel (le groupe) pourra se différencier ou (...) qui représentent beaucoup d'heures d'ingénierie, a estimé M. Pilenko.
Pour élargir encore davantage sa palette de compétences, le groupe souhaite aussi continuer à acquérir de nouvelles technologies.- La page CGG est tournée -
Après l'échec en décembre de sa tentative de rachat hostile de CGG, spécialiste de la sismique pétrolière, Technip se concentrera sur (ses) projets, a affirmé M. Pilenko.
La page CGG est tournée aujourd'hui, mais il est toujours intéressé par les compétences liées à la connaissance des réservoirs d'hydrocarbures, compétences qu'il pourrait développer en interne, à travers des alliances avec d'autres groupes ou des acquisitions de plus petite taille, a-t-il ajouté.
Nous avons largement de quoi faire plusieurs acquisitions de quelques dizaines de millions, a assuré le dirigeant, rappelant qu'en 2014, Technip avait réalisé trois opérations de croissance externe, pour un montant total de 59 millions d'euros.
En 2015, Technip poursuivra par ailleurs l'effort de réduction de ses investissements, qui devraient passer à 300 millions d'euros, après 314 millions en 2014 et 508 millions l'année d'avant, et de diminution de ses coûts, qui ont baissé de 69 millions l'an dernier.
Il continuera également la rationalisation de sa flotte, deux navires vieillissant devant ainsi en sortir d'ici 12 à 18 mois, a précisé Julian Waldron, le directeur financier du groupe.
En 2014, le groupe parapétrolier a souffert, avec un bénéfice net annuel en repli de 22,5% à 436,6 millions d'euros.
Il a pâti d'éléments exceptionnels (fermeture de son activité d'éolien marin au Royaume-Uni, coûts de restructuration et dépréciation de sa participation dans le chantier naval malaisien MHB), mais aussi d'un environnement de marché plus tendu, en particulier dans ses activités terrestres et marines, avec une baisse des investissements, une très forte pression des clients sur l'ensemble de la chaîne des fournisseurs et une agressivité commerciale de certains concurrents sur les appels d'offres.
Pour 2015, le groupe voit ses activités sous-marines réaliser un chiffre d'affaires ajusté entre 5,2 et 5,5 milliards d'euros, contre 4,88 milliards en 2014, et un résultat opérationnel courant ajusté entre 810 et 840 millions d'euros, après 635,1 millions l'an dernier.
La division onshore/offshore devrait elle atteindre en 2015 un chiffre d'affaires d'environ 6 milliards d'euros, contre 5,84 milliards, et un résultat opérationnel courant ajusté entre 250 et 290 millions d'euros, contre 276,2 millions en 2014.
En Russie, la participation de Technip au projet gazier géant Yamal LNG, mené par Total, le russe Novatek et le chinois CNPC, progresse bien et n'est pas affectée par les sanctions contre la Russie, a affirmé le PDG de Technip.
Fort d'une visibilité excellente non seulement pour 2015, mais aussi 2016 et au-delà, Technip a décidé d'augmenter de 8% son dividende, à 2 euros par action, en dépit de la baisse de son bénéfice net.
Les investisseurs accueillaient favorablement cette publication: mercredi vers 15H00 (14H00 GMT), l'action Technip s'adjugeait 2,13%, dans un marché en progression de 0,8%.
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