D'ambitieuses réformes nécessaires pour contrer la production déclinante de pétrole
Jusqu'ici 42 milliards de barils équivalent pétrole (bep) ont été produits dans les eaux britanniques de la mer du Nord et il est estimé que quelque 12 à 24 milliards de bep pourraient encore être extraits, souligne Sir Ian Wood, auteur de ce rapport commandé par le gouvernement britannique en juin 2013.
Mais le chiffre final dépend en large partie de la manière dont le Royaume-Uni va gérer le développement global de ses ressources restantes, martèle Sir Wood dans son rapport.
Ainsi, pour optimiser ce chiffre, ce texte fait une série de recommandations, dont la principale est la création d'un nouveau régulateur indépendant, plus fort, plus expérimenté avec plus de rigueur et de pouvoirs.
Il doit avoir la capacité de faciliter et de susciter une plus grande collaboration entre les opérateurs concernant l'exploration, le développement des champs d'hydrocarbures et les infrastructures, afin de fournir plus de revenus au Royaume-Uni et plus de résultats pour les compagnies ayant des licences d'exploitation, détaille-t-il.
Ces recommandations représentent une opportunité décisive pour étendre la vie de l'UKCS (plateau continental du Royaume-Uni en mer du Nord) et pour apporter au moins 200 milliards de livres (241 milliards d'euros) supplémentaires à l'économie britannique au cours des 20 prochaines années, selon le Sir Wood.Il y a un énorme prix en jeu, et je crois que le gouvernement doit appliquer les principales recommandations, dont la création d'un nouveau régulateur, le plus rapidement possible, juge-t-il.
Sans quoi, prévient-il, le secteur pourrait continuer sur la voie déclinante observée depuis quelques années: la production dans l'UKCS a chuté de 38% entre 2010 et 2013, ce qui a coûté 6 milliards de livres (7,2 milliards d'euros) de manque à gagner en impôts pour le Trésor britannique.
Car sur le bassin mature de l'UKCS l'exploitation est confrontée à des découvertes de plus en plus petites et plus chères à exploiter, à des infrastructures vieillissantes et à la multiplication de champs insignifiants et très interdépendants, détaille le rapport.
Alors que le partage des ressources pétrolières est au centre du débat sur l'indépendance de l'Écosse, le Premier ministre britannique David Cameron a profité de la publication de ce rapport pour expliquer en quoi Londres est mieux à même qu'une Écosse indépendante d'accroître les profits pétroliers, lors d'un conseil des ministres qui se tient exceptionnellement à Aberdeen lundi.
Ce que nous montrons (lundi) avec le rapport Wood est que Westminster prendra en charge les réserves de pétrole et de gaz du Royaume-Uni d'une façon bien plus efficace et c'est bon pour l'Écosse, a déclaré lundi matin le ministre de l'Énergie, Edward Davey, dans une interview à BBC Radio 4.
L'écosse serait très dépendante des revenus du pétrole et du gaz et avec le prix du pétrole si volatil, avec le déclin des revenus de la mer du Nord, je crois que cela menacerait les finances et les dépenses publiques de l'Écosse très sérieusement, a-t-il estimé.
Londres cherche à démontrer aux Écossais qu'ils ont tout intérêt à rester dans l'union tout en continuant à bénéficier d'une assez large autonomie en matière intérieure, avec depuis 1997 un Parlement et un gouvernement régionaux.
Le secteur pétrolier britannique est le plus grand investisseur industriel du pays, ayant investi 317 milliards de livres (383 milliards d'euros) depuis les débuts de la production en mer du Nord il y a 40 ans. Il a représenté 15% des impôts sur les sociétés récoltés en 2012-2013 et emploie 450.000 personnes directement et indirectement.