Le brut mitigé, sur fond d'avancée des rebelles en Libye
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 115,74 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 15 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, se repliait de 73 cents à 104,67 dollars.
Aidés par les bombardements de la coalition internationale, les insurgés libyens se sont emparés ce week-end des ports pétroliers de Brega puis Ras Lanouf (est du pays) au cours d'une avancée victorieuse contre les forces de Mouammar Kadhafi.
"Les offensives étonnamment réussies des forces rebelles en Libye font baisser les cours", car elle conforte "la perspective de voir le pétrole libyen faire un retour moins tardif que redouté sur le marché, d'autant que les annonces des insurgés sur la production de brut sont très optimistes", notait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Selon les insurgés, les champs pétroliers des régions qu'ils contrôlent produisent actuellement 100'000 à 130'000 barils par jour, et des exportations pourraient être remises en route d'ici "moins d'une semaine".
Ali Tarhoni, le représentant des rebelles en charge des questions économiques, a également indiqué dimanche lors d'une conférence de presse que l'organe politique représentant les insurgés avait signé un accord avec le Qatar, déléguant à l'émirat la commercialisation du brut.
"La reprise des ports de Brega et Ras Lanouf (...) renforce clairement les espoirs d'une normalisation prochaine des livraisons pétrolières de la Libye" confirmaient les experts de Commerzbank.
"Avant le conflit, environ 1 million de barils par jour, soit les deux tiers de la production libyenne, étaient pompés dans l'Est du pays" aujourd'hui en grande partie contrôlée par les rebelles, mais "un retour rapide à ce niveau de production est improbable étant donné les dommages infligés aux infrastructures par les combats", tempérait cependant Commerzbank.
Par ailleurs, "avec la poursuite d'opérations militaires sur le terrain et des sanctions toujours effectives, il sera difficile d'exporter la production pétrolière", tout comme "assurer les navires venus charger du pétrole dans les ports libyens sera un défi", observaient les analystes de Barclays Capital.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller les mouvements de contestation dans le monde arabe, susceptibles d'entretenir la nervosité du marché.
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(AWP/28 mars 2011 18h30)