La Russie résiste à la volonté de l'Opep de réduire la production de pétrole
L'organisation, qui souhaitait une baisse supplémentaire de 1,5 million de barils par jour jusque fin 2020, a riposté en supprimant toutes les limites à sa propre production.
La Russie proposait, elle, de prolonger jusqu'à la fin du deuxième trimestre les réductions de production déjà appliquées par les pays du groupe Opep+, qui réunis les Etats membres et certains producteurs extérieurs au cartel des exportateurs. Ce programme porte sur une réduction de la production de 2,1 millions de bpj.
Les cours du pétrole ont plongé de 10% depuis le début de l'épidémie, ce qui fait craindre une glissade similaire à celle de 2014, lorsque l'Arabie saoudite et la Russie cherchaient à préserver leurs parts de marché face aux producteurs américains de pétrole de schiste, qui ne se sont jamais associés aux réductions de production.
"JE VOUS LAISSE DEVINER"
Le Brent, tombé sous les 46 dollars le baril, a perdu un tiers de sa valeur cette année, ce qui, combiné au ralentissement de l'économie dû au coronavirus, met les pays producteurs et de nombreuses compagnies pétrolières à rude épreuve.Aucune réduction de la production n'est évoquée dans une déclaration diffusée après la réunion de l'Opep+. "A partir du 1er avril, ni l'Opep ni les non membres n'auront plus de restrictions", a déclaré le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak.
Prié de dire si le royaume avait l'intention d'augmenter sa production, son homologue saoudien, le prince Abdelaziz ben Salman, a répondu: "Je vous laisse deviner".
"L'opposition de la Russie aux réductions d'urgence des approvisionnements minerait effectivement et définitivement la capacité de l'Opep+ à jouer le rôle de stabilisateur des prix du pétrole", a commenté Bob McNally, fondateur de Rapidan Energy Group.
"Cela brisera le rapprochement financier et politique russo-saoudien.
Il en résultera une volatilité accrue des prix du pétrole et une instabilité géopolitique", a-t-il poursuivi.
(c) Reuters