Le pétrole se replie, incertain de l'impact des feux canadiens et du limogeage d'al-Nouaïmi
Vers 16H10 GMT (18H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 43,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 1,54 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juin perdait 1,12 dollar à 43,54 dollars.
Le changement de ministre du Pétrole en Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, peut être une des raisons (expliquant) que les prix du pétrole ne soient pas parvenus à maintenir leur avance du début (des échanges), relevait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
On s'attend largement à ce que le successeur d'Ali al-Nouaïmi, Khaled al-Faleh, ancien PDG du géant public Aramco, suive la stratégie de protection de parts de marché qui a été jusqu'alors à l'oeuvre dans le royaume, poursuivait l'analyste.
Le nouveau ministre s'est en effet empressé d'assurer dimanche que Ryad allait maintenir sa politique pétrolière stable.
Autrement dit, ce remaniement a encore davantage réduit la probabilité qu'un accord sur un gel de la production soit conclu avec d'autres grands producteurs en dehors de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), comme la Russie, jugeait M. Razaqzada.
Le royaume, membre dominant de l'OPEP, n'a eu de cesse de défendre ses parts de marché malgré une surabondance mondiale de l'offre qui a entraîné une dégringolade des prix depuis la mi-2014.
La rivalité régionale entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui fait son retour sur le devant de la scène à la suite de la levée de sanctions contre Téhéran en janvier, est notamment considérée comme l'une des principales causes à l'échec de négociations entre pays producteurs sur un gel de l'offre à la mi-avril au Qatar.
Toutefois, à plus long terme, le ministre ne manquera pas d'imprimer sa marque. Il sera donc pertinent de savoir dans quel sens il influencera le fonctionnement de l'OPEP. Ce n'est pas un personnage nouveau mais son positionnement est mal connu par le marché, ce qui explique certaines inquiétudes, poursuivait l'analyste.
Le marché continuait en outre à surveiller les feux de forêt dans et autour de la ville de Fort McMurray, au Canada, alors que selon des premières estimations, cette catastrophe aurait réduit la production locale d'environ un million de barils par jour (mbj).
Après plus d'une semaine d'incendies dans la région pétrolifère de l'Alberta, l'avancée des feux ralentissait quelque peu lundi grâce à des conditions météorologiques plus humides mais les investisseurs restaient prudents en attendant les chiffres hebdomadaire de mercredi sur les réserves de brut aux États-Unis, dont le Canada est le premier pays fournisseur de pétrole.
(c) AFP