Le pétrole monte mais souffre de l'entêtement de l'Opep
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 60,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 75 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 83 cents à 56,09 dollars.
Le pétrole a connu un nouveau revers lorsque l'Arabie saoudite a réaffirmé son engagement à n'offrir aucune aide à sa matière première clef, soulignait Connor Campbell de Spreadex.
Le ministre saoudien du Pétrole, dont le pays est le chef de file du cartel, a prévenu dans un entretien à la revue spécialisée Middle East Economic Survey (MEES), que l'Opep n'allait pas réduire sa production même si les prix du brut tombent à 20 dollars le baril.
Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de réduire leur production, quel que soit le prix (...). Que ça descende à 20, 40, 50 ou 60 dollars, il n'est pas pertinent de réduire l'offre, a déclaré Ali al-Nouaïmi dans cet entretien au MEES, paru lundi.Le prix du baril de Brent est tombé à son plus bas niveau depuis mai 2009 la semaine dernière à 58,50 dollars et a perdu près de 50% de sa valeur depuis la mi-juin. Cette dégringolade s'est accentuée après la décision de l'Opep de ne pas réduire son plafond de production lors de la dernière réunion du cartel.
Les remarques du ministre du Pétrole saoudien lundi étaient bien plus agressives que par le passé, remarquait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Mais beaucoup de pays de l'Opep, dont le Venezuela, considéré comme le grand perdant de la baisse des prix du pétrole, souffrent de la chute des cours de l'or noir et pourraient militer à nouveau pour une diminution du plafond de production du cartel. Ces réductions de production sont traditionnellement supportées majoritairement par l'Arabie saoudite.
Les Saoudiens parlent au nom de l'Opep (...) mais si le prix du pétrole tombe aussi bas (à 20 dollars le baril), ils pourraient faire face à une opposition (interne) qui serait dure à surmonter, prévenait M. Campbell.
Mardi, les prix du pétrole ont été soutenus par l'annonce de la Libye sur la baisse de son offre d'or noir à cause de combats dans les régions productrices.
La compagnie nationale du Pétrole Libyenne a révélé que sa production actuelle de pétrole brut à 300.000 barils par jour (bj) n'était pas suffisante pour combler la demande domestique, notaient les analystes du courtier PVM.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et des combats opposaient toujours ces derniers jours les milices islamistes de Fajr Libya et les forces gouvernementales dans l'est du pays, le Croissant pétrolier, une région qui comprend les terminaux d'al-Sedra, de Ras Lanouf et de Brega, les plus importants du pays.
La Libye prévoyait de redresser sa production à 1 millions de bj cette année, accroissant les inquiétudes des marchés sur le surplus mondial d'or noir.
Une hausse attendue du taux de croissance du PIB américain au troisième trimestre pourrait également aider les cours du l'or noir. Selon des économistes interrogés par le Wall Street Journal, la croissance du PIB des États-Unis, premier consommateur mondial de brut, a été de 4,3% sur la période juillet-septembre au lieu de 3,9% estimés précédemment.