Le pétrole en ordre dispersé entre craintes sur la demande et géopolitique
Vers 16H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 102,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 21 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 23 cents, à 93,42 dollars.
Le marché affiche toujours la même tolérance pour les risques géopolitiques qui pourraient affecter l'approvisionnement en brut sur le marché mondial, a remarqué Tim Evans de Citi. Ni la continuation du conflit à la frontière ukrainienne (près de la Russie), ni la victoire militaire des combattants jihadistes de l'Etat islamique dans le nord de la Syrie, ni l'aggravation des violences en Libye n'ont déclenché de mouvements d'achat, a-t-il souligné.
Les courtiers s'attachent surtout au fait que pour l'instant, l'offre reste abondante sur le marché mondial, en particulier grâce à l'augmentation constante des exportations libyennes.
Les chiffres de production de l'OPEP cette semaine devraient montrer une légère hausse de la production en août, ce qui n'aide pas à la reprise des cours, ont ainsi souligné les analystes de Commerzbank.Les cours du brut restent par ailleurs sous la pression, comme depuis plusieurs semaines, des inquiétudes sur un ralentissement de la demande de brut après la multiplication de signes reflétant une croissance mondiale à la peine, a relevé Matt Smith de Schneider Electric.
Des informations sur une augmentation des stocks (de pétrole) en Chine, le deuxième consommateur mondial d'énergie, renforcent sans doute l'impression que le marché est sur-approvisionné, a remarqué Tim Evans.
La baisse reste toutefois limitée lundi pour le Brent par les signaux positifs de la Banque centrale européenne après un discours de Mario Draghi montrant qu'il semble plus à l'aise avec l'idée d'un programme de soutien monétaire, a estimé Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion.
A l'occasion d'un symposium réunissant le gotha des banquiers centrales à Jackson Hole (Etats-Unis) vendredi, le président de l'institution s'est dit confiant dans le paquet de mesures annoncées par la Banque centrale européenne pour dynamiser l'économie de la zone euro, mais il s'est aussi déclaré prêt à ajuster davantage la position de (sa) politique.
Cela pourrait redynamiser un peu la croissance dans la région et pousser les raffineries européennes à augmenter leur cadence, a avancé Carl Larry.
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