Pertes pour le gaz naturel, subventions pour les renouvelables
La consommation de gaz sur le continent chute de 20 % sur la période d’août-novembre par rapport à la moyenne des 5 dernières années, comme vous le verrez ci-dessous...
Une partie de la contraction de la demande provient des températures moins froides que la moyenne en novembre.
Mais le gros des économies provient d’un ralentissement de l’industrie.
▶️ CleanTechnica offre les détails :
...la clémence de la météo ne contribue que 10 % de la réduction de la demande de gaz, hors secteur de l’électricité, tandis que la demande a baissé de 26 %. Dans le secteur de l’électricité, des températures plus élevées en automne comptent pour 4 % d’une baisse de la demande qui atteint 12 %. Sur l’ensemble, environ un tiers de la réduction en demande de gaz et d’électricité peut être attribuée à des températures moins froides qu’en 2021.
En novembre, la demande de gaz, ajustée pour les températures, a baissé de 20 %, et la demande d’électricité a baissé de 10 %.
Les prix élevés en énergie poussent la demande à baisser, via des mesures d’économie dans le chauffage des bâtiments, et des réductions d’activité économique.
Manne des prix élevés
En principe, les producteurs peuvent accroître l’offre de gaz sur le marché, et ainsi régler la situation. Les usines verront chuter leurs factures d’électricité.
Cependant, les prix baissent déjà bien en-dessous des niveaux de cet été. Selon l’indice d’Amsterdam, le prix du gaz est même en baisse de 37 % sur un an.
Ce type de repli va remettre en cause tout projet de production par les compagnies.
En effet, l’activité de l’industrie a chuté, ce qui a retiré une partie de la demande.
De plus, les navires de gaz liquide ont afflué vers le continent de toute part, y compris depuis la Russie !
Ainsi, le continent n’a plus le risque des coupures de courant. Il risque même d’avoir un excès de gaz naturel.
L’Europe évite donc le pire pour le moment. Mais le repli du prix du gaz risque de faire durer les problèmes.
En effet, les producteurs de gaz naturel mettront moins vite en marche les puits, et développeront moins rapidement des gisements.
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Renouvelables contre le gaz naturel et le pétrole
La production d’énergies via les renouvelables augmente aussi, ce qui va réduire la demande en gaz à certaines périodes, en fonction de la météo.
▶️ Cleantechnica :
▶️ Rapporte Orange :Des prix élevés pour les prix des énergies fossiles encouragent à une accélération dramatique des investissements dans l’énergie propre, et les économies d’énergies, qui vont avoir un impact majeur sur les émissions sur la durée.
Cependant, l’envolée des investissements dans les renouvelables a eu lieu avant la hausse des prix.…en Espagne, les installations photovoltaïques individuelles sont en plein boom, dopées par la flambée des prix de l'énergie.
En attestent les capacités en solaire et en éolien de l’Espagne. Vous verrez ci-dessous la quantité de nouvelle énergie renouvelable dans le pays, chaque année, selon l’Association nationale des renouvelables d’Espagne.
L’Espagne a connu une première envolée de la production via les renouvelables durant les années 2000.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la capacité d’énergie solaire a grimpé de près de 70 fois dans le pays entre 2006 et 2012. Suite à la crise euro et au problème de faillites, le gouvernement espagnol a mis fin aux subventions. De 2014 à 2017, l’Espagne a eu très peu d’investissement dans les renouvelables.
La situation a changé en 2018. Le gouvernement a décrété des aides, en particulier pour les panneaux solaires. Les capacités du solaire ont plus de doublé entre 2018 et 2020.
L’accroissement des subventions continue de bon train. En 2021, le gouvernement espagnol a créé 1,3 milliards d’euros de subventions, avant tout pour l’installation de panneaux solaires par les particuliers.
Ainsi, les renouvelables produiront une part plus importante de l’électricité. Cela va tirer le prix du gaz vers le bas de temps à autre - quand le soleil ou le vent créent plus de courant que d’ordinaire.
Les renouvelables vont en effet réduire la demande pour les énergies fossiles, quand elles tourneront. Les distributeurs ont l’obligation d’écouler toute l’énergie renouvelable avant d’acheter de l’électricité qui provient du pétrole, gaz, ou charbon.
Ainsi, les subventions pour les renouvelables créent une autre forme de dissuasion contre la production de pétrole et de gaz.
🇫🇷 En France, les installations d’éolien et de solaire augmentent aussi chaque année.
Vous verrez ci-dessous les chiffres du gouvernement français sur la création de capacités dans le solaire (premier tableau) et l’éolien (second tableau) chaque année.
L’éolien et le solaire ne représentent presque rien en 2000.
Puis, suite à l’introduction de l’obligation d’achat par les fournisseurs à un prix fixé d’avance - une forme de prix garanti pour leur énergie - les capacités décollent.Subventions pour la concurrence
Le prix du gaz naturel baisse en ce moment, ce qui risque de dérailler toute hausse de la production.
De plus, l’envolée de la production d'électricité via les renouvelables peut créer plus de pression sur les énergies fossiles à l’avenir.
Ces types d’énergie, comme en atteste l’histoire des renouvelables en Espagne et en France, comptent sur les subventions. Ainsi, les gouvernements accroissent les aides pour le secteur d’année en année.
Entre hausse des renouvelables et perte d’activité dans l’industrie, les énergies fossiles risquent de trouver moins d’acheteurs.
Ainsi, les aides en faveur des renouvelables dissuadent la production de gaz naturel ou de pétrole. Le coût global de l’électricité va rester élevé, tout en dépendant de niveaux élevés de subventions.
Avec moins d’énergies fossiles sur le marché, et une dépendance sur les renouvelables qui marchent grâce aux subventions, les coûts de production de l’électricité vont rester élevés sur la durée.