Le brut se stabilise à New York à la veille de l'Opep
New York - Les prix du pétrole ont fini quasi inchangés mardi à New York, au terme d'une séance hésitante à la veille d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pourraient décider d'augmenter leur production.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet a terminé à 99,09 dollars, en hausse de 8 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 2,30 dollars à 116,78 dollars.
"Les échanges restent dans des marges étroites avant la réunion de l'Opep à Vienne" mercredi, a observé Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report.
"Bien qu'il y ait des spéculations sur une augmentation des quotas de production du cartel, on attend de voir pour le croire. Comme d'habitude, certains pays, comme le Venezuela et l'Iran, vont préférer ignorer les conséquences des hausses des prix. D'autres comme l'Arabie Saoudite s'inquiètent du fait que la progression des cours va limiter la croissance, et donc faire baisser la demande", a-t-il expliqué.
Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Mohamed ben Dhaen al-Hamili, a déclaré mardi que l'offre d'or noir pourrait être insuffisante à répondre à la demande mondiale plus tard cette année.
Ces propos semblent plaider en faveur d'un accroissement de la production du cartel, une option déjà suggérée par plusieurs délégués de pays du Golfe ce week-end.
Les pays exportateurs sont encouragés à mettre plus de pétrole sur le marché par les pays consommateurs, qui espèrent qu'une telle décision fera retomber les prix du brut, qui se sont envolés depuis le début de l'année en raison des mouvements de protestation dans le monde arabe.
Les pays de l'Opep "vont probablement relever leurs quotas, pour qu'ils soient en ligne avec leur production réelle, bien supérieure aux quotas", a expliqué Tom Bentz, de BNP Paribas.
"Ils vont donc peut-être augmenter leurs quotas de 1 ou 1,5 million de barils par jour mais je ne pense que cela fera beaucoup plus de pétrole sur le marché", a-t-il relativisé.
La production réelle des Etats membres est estimée supérieure de 1,3 million de barils par jour (mbj) aux quotas annoncés par l'Organisation.
Le marché pétrolier est actuellement "tiraillé par plusieurs facteurs", a relevé Phil Flynn, de PFG Best.
Côté négatif, "les craintes de destruction de la demande provoquées par la dégradation des statistiques économiques aux Etats-Unis et la perspective de voir l'Opep potentiellement augmenter sa production mettent la pression sur le marché", a-t-il expliqué.
Côté positif, "l'affaiblissement du dollar" pousse les prix vers le haut, et "on peut ajouter les tensions dans le monde arabe et les dépressions tropicales dans le golfe" du Mexique, au sud des Etats-Unis, a-t-il précisé.
L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a ajusté en légère hausse ses prévisions de cours du brut pour 2011 (104 dollars) et 2012 (108 dollars).
Malgré le ralentissement de l'activité économique qui semble se dessiner aux Etats-Unis et dans de nombreux pays, y compris la Chine, elle a aussi relevé ses prévisions de croissance de la demande, à 1,7 million de barils par jour, "principalement à cause de prévisions relevées de consommation d'électricité en Chine, au Japon et au Moyen-Orient".