Le pétrole reprend ses esprits après une incursion téméraire au-dessus des 50 dollars
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 49,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance perdait 40 cents à 49,08 dollars.
Les cours du brut n'avaient pas franchi cette barre depuis l'automne dernier et, surtout, avaient chuté jusqu'à 26-27 dollars, soit leur plus bas niveau depuis plus de 12 ans en janvier et février.
Les cours du Brent et du WTI sont ainsi montés respectivement jeudi jusqu'à 50,51 et 50,21 dollars le baril, au plus haut en plus de six mois et demi, avant de quelque peu reprendre leur souffle sur fond de prises de bénéfices.
Le pétrole est déjà de retour de son voyage au-dessus des 50 dollars alors que les marchés commencent peut-être à intégrer dans leurs prix une possible prochaine hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) alors que la seconde estimation de la croissance des États-Unis est attendue ce vendredi, relevaient Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.
Un nouveau relèvement des taux de la banque centrale américaine rendrait en effet le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les cambistes mais pèserait à l'inverse sur les achats de pétrole, libellés dans cette devise.
En outre, estimaient les analystes, le marché avait désormais en ligne de mire la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) le 2 juin à Vienne, à laquelle il est de plus en plus impossible qu'un quelconque type de gel de la production soit mis en oeuvre, non seulement parce que c'est logiquement impossible de toute façon, mais parce que les prix du pétrole ont progressé de 80% depuis leurs plus bas de janvier.
Cette appréciation des cours est remarquable et pourrait être classifiée comme un rebond technique simplement parce que la surabondance fondamentale (d'offre) continue à persister en arrière-plan, prévenait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Pour la première fois depuis la mi-mars, leur nombre n'a pas chuté la semaine dernière, ce qui avait conduit le marché à s'interroger sur la durabilité de la résorption de l'offre américaine.
Si les dernières données confirment, quand elles seront publiées (vendredi après la clôture des échanges), que le nombre de puits en activité s'est stabilisé, cela pourrait inciter les investisseurs financiers à prendre des bénéfices, ce qui pèsera par répercussion sur les prix, concluaient les analystes de Commerzbank.
(c) AFP