Blocage de dépôts pétroliers: rationnement du carburant dans plusieurs départements de l'Ouest
Faute d'approvisionnement et confrontées à la panique de certains usagers qui se sont précipités à la pompe craignant une pénurie, de nombreuses stations-service se sont retrouvées à sec depuis jeudi et ont dû fermer.
Ainsi au Havre, vendredi matin, il fallait souvent tourner pendant une heure pour trouver une station encore ouverte. A Rennes en fin de journée, les files d'attente s'allongeaient aux pompes à essence encore ouvertes.
Les préfectures d'Ille-et-Vilaine, des Côtes-d'Armor, du Finistère, de l'Orne, de Loire-Atlantique, de Vendée, de Mayenne ou encore de l'Eure ont pris vendredi des arrêtés limitant à 20 ou 30 litres le volume maximal de carburant pour les véhicules, et à 40 ou 150 litres pour les poids lourds.
Plusieurs préfectures ont interdit le stockage de carburant dans des bidons, comme en Seine-Maritime, dans le Calvados, mais aussi dans le Nord, la Somme ou encore le Pas-de-Calais, en appelant au civisme et à la responsabilité de chacun, ou encore réquisitionné certaines stations pour alimenter en carburant les services d'urgence.
Vendredi après-midi la préfecture de Seine-Maritime a estimé à environ 40 sur 130 le nombre de stations en rupture de gazole. Dans l'Eure, 20% des stations-service sont fermées. Dans la Manche, la préfecture annonçait 24 stations en rupture totale de carburant et 45 en rupture partielle.
Selon Certas Energy France, qui gère des stations-service sous la marque Esso, il y a à peu près 10% de rupture sur les essences au niveau français dans leur réseau avec des problèmes principalement concentrés sur la zone Normandie et Haut-de-France et environ 23% pour le gasoil. Dans l'Oise, la Seine-Maritime et la Somme, il y a des ruptures sur le gasoil quasiment à 100%, a précisé le porte-parole de l'entreprise, Jean-François Vigier.
- Dépôts débloqués -
Les autorités préfectorales ont pris les moyens nécessaires afin de permettre le réapprovisionnement des stations-service et la levée des blocages des dépôts pétroliers, explique dans un communiqué la préfecture de la zone de défense ouest.
Sur les huit lieux de stockage de pétrole (qui étaient bloqués en France, ndlr), six sites ont été libérés soit par la négociation, soit par l'intervention des forces de l'ordre. Parce que les services publics doivent fonctionner (...) la vie économique doit se poursuivre, a déclaré vendredi soir le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur TF1.
Pour permettre le réapprovisionnement des stations-service, le gouvernement a pris des arrêtés autorisant les camions de carburant à circuler ce weekend, a annoncé de son côté dans un communiqué Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports.
Mais dans le même temps, la situation s'est crispée dans les raffineries.
Dans la région du Havre, les syndicats de la raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher ont voté vendredi l'arrêt des installations et entamé leur procédure d'arrêt, qui va durer plusieurs jours, selon les syndicats. Il en est de même pour la raffinerie Total de Feyzin, près de Lyon, et celle de Donges (Loire-Atlantique), selon cette même source.
La 3e raffinerie de France, celle d'Exxon Mobil, à Notre-Dame-de-Gravenchon, est également bloquée depuis jeudi et va le rester, selon les syndicats.
(c) AFP