Le pétrole de nouveau orienté à la baisse après son spectaculaire rebond
Vers 11H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 31,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 84 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance perdait 94 cents à 31,25 dollars.
Plusieurs facteurs avaient contribué à cette envolée des cours, qui s'échangeaient la semaine dernière à proximité de leurs plus bas en plus de douze ans: des achats à bon compte d'investisseurs ayant parié sur la baisse des prix, mais aussi le retour de la confiance sur les marchés financiers à la faveur du discours du président de la banque centrale (BCE) Mario Draghi faisant espérer de nouvelles mesures de soutien à l'économie.
Enfin, la vague de froid annoncée pour le week-end en Amérique du Nord, synonyme de demande accrue pour le fuel de chauffage, a également apporté un soutien circonstanciel aux cours.
"Le prix du Brent a bondi de 10% vendredi, sa plus forte hausse journalière depuis la fin août 2015", relevaient les analystes de Commerzbank, soulignant que de son côté, le WTI avait progressé de 9% ce même jour.
Selon Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, les perspectives grandissantes de nouvelles mesures de relance de la banque centrale (européenne) et l'actuelle tempête de neige aux États-Unis, qui a accru les attentes d'une demande en hausse pour le fuel de chauffage, permettent d'expliquer la reprise des cours.
La côte Est des États-Unis se relevait progressivement lundi de la tempête Jonas qui a fait tomber des quantités massives de neige sans discontinuer durant plus de 36 heures jusque dans la nuit de samedi à dimanche sur une dizaine d'États, paralysant la région et faisant au moins 25 morts.
La plupart des analystes se montraient toutefois circonspects sur la probabilité que ce rebond perdure et que les prix du pétrole puissent avoir enfin trouvé un plancher.
"Maintenant que les températures se sont radoucies, l'effet (de la tempête de neige) est susceptible de s'inverser, faisant pression sur les prix", remarquaient les analystes de Commerzbank.
"Je reste sceptique et je pense que tout ce que nous voyons ici est une correction. Le marché est trop orienté à la baisse et je peine à voir ce mouvement d'achats durer plus longtemps", estimait de son côté Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, jugeait pour sa part qu'indépendamment de ses récents gains, le pétrole restait profondément baissier et que le thème actuel d'une surabondance excessive d'offre sur les marchés mondiaux devrait limiter la marge de progression des prix.
En outre, malgré les appels pressants à une réunion d'urgence lancés par plusieurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), notamment le Venezuela et le Nigeria, le cartel, dont la stratégie actuelle est en grande partie responsable de la chute des cours, ne devrait pas changer son fusil d'épaule, observait M. Otunuga.
"Il reste très clair que l'OPEP a l'intention de laisser sa production inchangée dans une tentative de regagner ses parts de marché et, par conséquent, ces demandes de réunion d'urgence ont été rapidement rejetées", remarquait l'analyste.
(c) AFP