Le pétrole échoue à rebondir, plombé par les excédents
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a perdu 11 cents à 33,16 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), restant au plus bas depuis février 2004 et totalisant une baisse de 10,48% sur la semaine, marquée par le tumulte sur l'ensemble des marchés financiers mondiaux.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a perdu 20 cents à 33,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), accusant un recul de 10,01% sur la semaine.
"On peut beaucoup discuter de la croissance mondiale, il y a beaucoup d'inquiétude là-dessus, mais pour le moment quand on voit que l'économie américaine a créé presque 3 millions d'emplois l'année dernière et 292.000 en décembre, cela donne l'impression qu'on va voir la demande en pétrole augmenter", se réjouissait alors Carl Larry, chez Frost & Sullivan.
Mais les bonnes nouvelles sur le front de l'emploi ont conduit le dollar à s'apprécier, ce qui pèse sur le brut puisque les cours sont libellés en dollars.
Plus généralement, "on peut défendre l'idée d'un rebond technique à court terme, mais les données fondamentales du marché sont solidement baissières, ce que qu'a confirmé cette semaine la forte augmentation des stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis", a fait valoir chez Tim Evans, chez Citi.
M. Yawger a pour sa part énuméré les facteurs qui pourraient encore entraîner le brut à la baisse la semaine prochaine: une nouvelle dégradation de la situation économique chinoise, "ce serait un mauvais indicateur pour la demande"; un nouveau raffermissement du dollar; et une éventuelle levée des sanctions visant l'Iran, le secrétaire d'Etat américain John Kerry ayant affirmé jeudi que l'accord historique sur le programme nucléaire pourrait commencer à être mis en oeuvre dans quelques "jours".
La levée des sanctions va déboucher sur le retour du pétrole iranien sur le marché mondial, alors même que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole refuse de maîtriser sa production pour guider les cours à la hausse.
"Il est probable qu'on va tester un niveau à 32,10 dollars, il n'y a pas d'espoir raisonnable qu'on puisse remonter bientôt", a dit M. Yawger.
"La reprise (des prix) du pétrole (...) ne se produira pas avant que le marché soit convaincu que le risque de pertes plus importantes a été réduit", a noté Ole Hansen, chez Saxo Bank, précisant qu'alors un fort mouvement de hausse pourrait potentiellement suivre.
De fait, la production américaine reste supérieure à 9,2 millions de barils par jour alors même qu'il y a 68% de puits actifs de moins qu'en octobre 2014, ce qui ne fait que contribuer aux excédents du marché.
(c) AFP