Les cours du pétrole rechutent, inquiétudes pour la demande asiatique
Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février a perdu 1,29 dollar à 36,81 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), abandonnant une grande partie de ses gains de la semaine dernière.
A Londres, le prix du baril de Brent pour livraison à même échéance a perdu de son côté 1,27 dollar à 36,62 dollars, se maintenant sous le niveau du WTI pour la quatrième séance de suite.
Du coup, ces deux types de contrat évoluent plus que jamais en tandem, et à la baisse en ce qui concerne la séance de lundi.
La journée a commencé avec de mauvais indicateurs en Chine, a noté John Kilduff, chez Again Capital.
Les bénéfices des principaux groupes industriels chinois ont reculé en novembre de 1,4% par rapport au même mois de 2014.
Par ailleurs au Japon la production industrielle a chuté de 1% en novembre sur un mois, soit largement plus que ce qu'avaient escompté les économistes interrogés par l'agence Bloomberg. Parallèlement les dépenses des ménages et les ventes de détail ont reculé, autant de mauvais signes pour la demande.
Du côté de l'offre, dont la surabondance plombe les cours depuis un an, les investisseurs n'ont trouvé aucun réconfort dans les annonces du gouvernement saoudien, qui a adopté lundi son budget 2016 avec des mesures d'austérité incluant des augmentations d'au moins 50% des prix du carburant.
Pour M. Kilduff, cela montre que l'Arabie Saoudite se prépare pour (un marasme des cours) au long cours.
Premier exportateur mondial de pétrole, le royaume saoudien a déjà enregistré cette année un déficit budgétaire record de 89,2 milliards d'euros, sous l'effet d'une baisse de plus de 60% des prix du brut depuis l'été 2014.
Les mesures d'austérité adoptées lundi montrent qu'il préfère s'accommoder de ce manque à gagner, qui s'explique largement par sa volonté de préserver ses parts de marché en vendant sa production à bas prix, plutôt que de restreindre sa production afin de faire remonter les cours, selon M. Kilduff.
L'Iran a l'intention d'augmenter sa production d'au moins 500.000 barils par jour (b/j) immédiatement après la levée des sanctions, qui doit intervenir début 2016 dans le cadre de l'accord nucléaire avec les grandes puissances.
Il y a beaucoup de questions sur la quantité que l'Iran peut réellement produire, mais cette perspective inquiète tout de même, a noté Phil Flynn, chez Price Futures Group.
M. Kilduff a estimé pour sa part qu'une remontée des cours en fin de semaine restait possible, si le ministère américain de l'Energie annonce mercredi une nouvelle baisse des stocks de brut aux Etats-Unis.
(c) AFP