Le pétrole rechute face au coronavirus et aux mesures pour limiter sa propagation
A Londres, le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en mai a plongé de 7,2%, ou 2,57 dollars, pour terminer à 33,22 dollars.
A New York, le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour avril a perdu 4,5%, ou 1,48 dollar, pour finir à 31,50 dollars.
Les prix du baril sont laminés aussi bien par la situation du côté de l'offre, avec plusieurs géants pétroliers comme l'Arabie saoudite et la Russie qui se sont lancés dans une guerre des prix, que du côté de la demande, touchée de plein fouet par la crise sanitaire.
Dernière annonce d'ampleur en date: le président américain, Donald Trump, a décidé mercredi de la suspension pour 30 jours de l'entrée aux États-Unis de tout étranger ayant séjourné en Europe afin d'endiguer la pandémie de nouveau coronavirus.
Cette interdiction va avoir un effet "immédiat sur la demande en kérosène", souligne Mark Williams du cabinet Mackenzie: selon ses calculs, elle devrait baisser d'environ 200.000 à 250.000 barils par jour tant que la mesure est en vigueur.
Les restrictions imposées par l'administration américaine ont été annoncées quelques heures après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié l'épidémie du Covid-19, qui a contaminé plus de 130.000 personnes dans le monde depuis fin décembre, de "pandémie".
"Du point de vue du marché, l'aversion pour le risque qui s'en suit devrait continuer à ajouter de la pression en dehors de tout élément réellement lié aux fondamentaux du marché", ajoute-t-il.
Mais la pression est d'autant plus forte que certains pays se sont lancés dans une guerre des prix après l'échec de négociations la semaine dernière entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Russie.
L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux alliés majeurs au sein du cartel, ont ainsi accentué mercredi la bataille qu'ils livrent à la Russie en annonçant qu'ils pourraient inonder les marchés mondiaux d'or noir.
Moscou restait cependant inflexible, le président russe, Vladimir Poutine, se disant mercredi "certain" que l'économie russe sortirait "renforcée" de cette guerre des prix.
(c) AFP