Le pétrole renoue avec les pertes, toujours inquiet de l'excédent d'offre
Vers 17H05 GMT (18H05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 30,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 1,34 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance perdait 1,54 dollar à 30,65 dollars.
"Le prix du pétrole a fortement chuté au début des échanges européens, abandonnant environ un tiers des gains réalisés la semaine dernière après qu'il a touché de nouveaux plus bas pluri-annuels", relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
De son côté, Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com, soulignait que "ce mouvement de vente n'était là que pour montrer que les investisseurs pariant sur la hausse des cours n'ont pas vraiment cru avoir atteint un plancher, ce qui confirme plus ou moins que le rebond était essentiellement dû à des achats à bon compte".
Les cours du Brent et du WTI, après avoir bondi de près de 10% vendredi à la faveur de mouvements spéculatifs et des attentes d'une demande de fuel de chauffage en hausse, ont finalement été rappelés lundi à la réalité d'un marché lourdement excédentaire en pétrole.
Les cours du brut ont en effet un temps profité en fin de semaine dernière des aspects positifs de la tempête de neige Jonas, synonyme d'une demande accrue pour le fuel de chauffage, qui s'est abattue sur la côté Est des États-Unis durant le week-end."Maintenant que les températures se sont radoucies, l'effet est susceptible de s'inverser, faisant pression sur les prix", notaient les analystes de Commerzbank.
En outre, selon M. Lawler, les cours ont souffert d'inquiétudes renouvelées concernant l'offre et la demande alors que la consommation chinoise de diesel et d'essence a chuté tandis que le géant pétrolier saoudien Aramco a annoncé lundi son intention de maintenir ses investissements en dépit de l'effondrement des cours du brut.
Les craintes entourant l'accélération de la production irakienne ont également contribué à la déprime des cours, estimait John Kilduff, analyste chez Again Capital.
"La production irakienne moyenne de pétrole brut a atteint en décembre un record historique de 4,73 millions de barils par jour et pourrait augmenter encore davantage, selon un haut responsable pétrolier irakien", rapportaient les analystes de PVM.
Dans ce contexte, M. Razaqzada estimait que l'attention des investisseurs restait focalisée sur un baril à 30 dollars et que si ce seuil ne parvenait pas à offrir un support aux cours, alors les plus bas de la semaine dernière pourraient être battus en brèche très prochainement.
(c) AFP