Le pétrole retombe face à une situation toujours défavorable
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars a perdu 1,85 dollar à 30,34 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a perdu 1,68 dollar à 30,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
"On avait surtout assisté à des mouvements spéculatifs après une chute à des niveaux sans précédent depuis douze ans", mais "cette semaine s'ouvre avec plusieurs éléments qui ont réveillé les inquiétudes à l'origine de cette chute", a résumé Gene McGillian, de Tradition Energy.
Peu d'observateurs jugeaient le marché pétrolier en mesure de se relancer durablement, à la fois face à la surabondance générale d'or noir, que ce soit des Etats-Unis, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou de Russie, et aux doutes sur la demande, notamment chinoise.
Sur le premier plan, "la compagnie pétrolière publique saoudienne va continuer à financer ses projets sans aucune réduction de ses investissements", a noté M. McGillian.
Aramco a assuré lundi avoir réussi à maintenir ses investissements par la limitation de nombreuses autres dépenses, "simplement en réduisant les coûts".
Cette attitude ne laisse pas entrevoir de resserrement du marché, comme Ryad est l'acteur dominant de l'OPEP, qui a contribué à faire plonger les prix encore plus avant fin 2015, en renonçant à se fixer des objectifs chiffrés de production.
Dans le même ordre d'idée, le Koweït a subventionné des projets économiques à un montant record qu'il prévoit d'augmenter encore en 2016 malgré une chute de ses revenus pétroliers, selon un rapport publié lundi par la National Bank of Kuwait (NBK), principal créancier du pays.
En plus des signaux négatifs envoyés par les monarchies du Golfe, "on s'inquiète de voir l'Irak encore accélérer sa production", a remarqué John Kilduff d'Again Capital, en référence à des propos tenus par le ministre du Pétrole de cet autre acteur majeur de l'Opep.
- Tempête retombée
Sur le plan de la demande, les analystes ne voyaient pas plus d'actualité encourageante.
"Les inquiétudes sur l'économie chinoise ont été relancées par l'annonce d'un déclin de la consommation de diesel" en décembre, a noté M. McGillian.
Ce chiffre a baissé pour le quatrième mois de suite, ce qui est de mauvais augure pour l'activité industrielle de la Chine, premier pays importateur de pétrole.
Enfin, certains observateurs estimaient que le marché américain ne pouvait désormais plus profiter des aspects positifs de la tempête Jonas, dont la côte Est des Etats-Unis se relevait progressivement lundi après des chutes de neige historiques.
"La question, c'est désormais de savoir si on va encore baisser et retomber à des plus bas historiques... Et pour le moment, rien ne semble pouvoir empêcher cela", a conclu M. McGillian.
(c) AFP