Le pétrole creuse ses pertes dans un marché inquiet pour la demande chinoise
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 32,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 84 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 69 cents à 32,47 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, qui ont lourdement chuté la semaine dernière dans le sillage de la tourmente des Bourses chinoises, ne parvenaient pas à se reprendre alors que le ralentissement de la deuxième économie mondiale, qui semble se confirmer au fil des indicateurs, envoie un signal négatif pour la demande en pétrole, dans un marché par ailleurs croulant sous l'excès d'offre.
"Le Brent et le WTI sont tombés bien en-dessous de 33 dollars le baril et ainsi se rapprochent à nouveau des plus bas en douze ans qu'ils ont atteints la semaine dernière", notaient les analystes de Commerzbank.
Selon ces derniers, l'aversion au risque demeurait élevée chez les investisseurs, pesant sur les prix, tout comme le renforcement du dollar et le niveau toujours excédentaire de l'offre mondiale de pétrole.
"Le déclin continu des prix des matières premières fait peu pour instiller la confiance chez les investisseurs", abondait Craig Erlam, analyste chez Oanda."Le pétrole a accusé des pertes considérables la semaine dernière et a pris à nouveau un mauvais départ alors que le scénario d'un excès d'offre est encore une fois aggravé par des inquiétudes entourant la croissance et la demande chinoises", ajoutait l'analyste.
La semaine dernière, les grandes places financières, dont les marchés pétroliers, ont été entraînées dans la tourmente des Bourses chinoises après des indicateurs économiques décevants et une chute du yuan. L'intervention des autorités avait contribué à alimenter la panique parmi les investisseurs.
"La Chine est l'un des plus importants consommateurs de pétrole au monde donc tout ralentissement dans le pays conduisant à une baisse de la demande ne générera que davantage de pression à la baisse sur les prix au pire moment possible", observait M. Erlam, soulignant que la perspective d'un baril à 20 dollars, qui paraissait impensable il y a quelques années, était désormais une possibilité réelle.
L'attention des marchés restait dirigée lundi vers la Chine où l'inflation a accéléré en décembre, se renforçant légèrement par rapport au mois précédent, selon des chiffres officiels publiés samedi tandis que, signal inquiétant, l'indice qui mesure l'évolution des prix à la vente à la sortie d'usine (PPI), lui aussi publié samedi, a reculé en décembre pour le 46e mois consécutif.
Cet indice, qui ne cesse de s'enfoncer depuis bientôt quatre ans, rappelle les déboires du secteur manufacturier chinois, contraint de sacrifier ses prix de vente dans un contexte de baisse des exportations et de demande intérieure atone.
"Il est difficile d'imaginer un environnement plus négatif pour le pétrole", relevait pour sa part David Hufton, analyste chez PVM, citant le "déclin de l'industrie manufacturière chinoise, une économie mondiale qui stagne, un temps doux, des gouvernements qui se sont entendus pour réduire la demande en pétrole et des producteurs déterminés à maximiser la production pour maintenir des flux de trésorerie".
(c) AFP