Le pétrole limite ses pertes, dans un marché restant foncièrement baissier
Vers 17H35 GMT (18H35 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 33,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 30 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 58 cents à 33,39 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir fortement décliné jeudi jusqu'à atteindre de nouveaux plus bas en respectivement plus de onze ans et demi et douze ans, sont parvenus ensuite à limiter leurs pertes.
Le Brent est ainsi tombé vers 07H40 GMT à 32,16 dollars le baril, un plus bas depuis le 7 avril 2004, tandis que le WTI est tombé au même moment à 32,10 dollars, un minimum depuis le 29 décembre 2003.
"A maints égards, la chute était exagérée donc certains investisseurs se positionnent à l'achat espérant un rebond", expliquait Christopher Dembik, analyste chez saxo Banque.
"Néanmoins, à plus long terme, il est probable que la chute l'emporte. Les investisseurs cherchent à se protéger et anticipent un baril qui puisse éventuellement dégringoler autour de 32,50 dollars", ajoutait-il, précisant qu'il était encore trop tôt pour espérer une inversion de la courbe des prix.Les cours du brut souffraient d'inquiétudes grandissantes entourant une offre excédentaire et une demande faible, dans un marché par ailleurs déjà fortement lesté par les excédents depuis un an et demi.
"Les prix du pétrole plongent dans le sillage des marchés actions chinois en raison des mêmes inquiétudes entourant l'économie de la Chine", observait de son côté Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Côté demande, les craintes des investisseurs se sont en effet accentuées dernièrement à la faveur d'une série de mauvais indicateurs chinois, couplée à la déroute des Bourses asiatiques, tandis que les statistiques du ministère américain de l'Énergie (DoE) mercredi montrant une énorme augmentation des stocks de produits raffinés ne laissaient espérer aucune résorption à court terme des excédents.
Sur le front de l'offre, les espoirs de voir les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'entendre sur d'éventuelles réductions de l'offre paraissaient de moins en moins probables à l'aune de l'escalade des tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran.
"Le fait que l'Iran a interdit les produits en provenance d'Arabie saoudite a constitué la dernière détérioration des relations entre les deux nations de nature à tuer tout espoir que l'OPEP puisse ne serait-ce que s'entendre sur un quota de production, et encore moins sur des réductions de production", ajoutait M. Lawler.
Enfin, plusieurs analystes considéraient que les mouvements observés sur les marchés pétroliers étaient également accentués par des paris spéculatifs.
(c) AFP