Le pétrole chute, forte hausse des stocks américains de brut
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 48,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,19 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Selon le département américain de l'Énergie (DoE), lors de la semaine achevée le 28 août, les réserves commerciales de brut ont progressé de 4,7 millions de barils pour atteindre 455,4 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à une hausse de seulement 900.000 barils.
Cette hausse est cependant moins importante que le bond de 7,6 millions de barils sur lequel tablait la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), dans des estimations publiées mardi soir.
Les estimations des experts sur les statistiques du DoE n'étaient pas bonnes, constatait Torbjorn Kjus, analyste chez DNB Bank. Et pour M. Kjus, le fait que les cours ne se soient pas écroulés après une telle progression des stocks montre que les marchés s'y attendaient après les statistiques de l'API la veille.
Pour autant, la hausse des stocks américains reste un élément fondamentalement baissier. "Il est clair qu'il y a trop d'offre de pétrole présentement et ce n'est pas une bonne nouvelle juste avant le début de la saison de maintenance des raffineries en septembre et en octobre où le taux d'utilisation des usines pourrait passer à 85%" contre 92,8% la semaine dernière, notait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Selon les analystes de Barclays, la saison de maintenance des raffineries cet automne devrait voir la fermeture de l'équivalent de 2 millions de barils par jour de capacité de raffinage dans le monde.
Cela devrait ralentir la progression des stocks de produits pétroliers car la demande reste robuste, mais les réserves de brut mondiale devraient gonfler car les raffineries vont transformer moins de pétrole.
Les réserves d'essence aux États-Unis ont baissé de 300.000 barils, un peu moins que le recul de deux millions prévu.
De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole, le fioul de chauffage et le kérosène) ont augmenté de 100.000 barils, soit bien moins que la hausse de 1 million attendue.
"Il apparait évident que la baisse des cours est là pour durer, les modèles historiques anticipent un prix bas du baril pour une période d'au moins encore cinq ans", notait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
D'autant plus que selon l'analyste, deux éléments pourraient accentuer la surabondance d'offre sur les marchés: "L'annonce d'une nouvelle aide de 5 milliards de dollars de la Chine au Venezuela pour augmenter les capacités de production du pays et le fait que l'administration Obama a réussi à sécuriser suffisamment de votes pour faire passer l'accord nucléaire iranien".
(c) AFP