Le pétrole finit en hausse malgré la hausse des stocks américains
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre a gagné 84 cents à 46,25 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), regagnant un peu du terrain perdu la veille.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé en hausse de 94 cents à 50,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Cette hausse est cependant moins importante que le bond de 7,6 millions de barils sur lequel tablait la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), dans des estimations publiées mardi soir, ce qui, selon Bill Baruch de iiTrader.com, a donné aux acheteurs une justification pour revenir sur le marché.
Selon M. Baruch, "l'API, qui fonde ses chiffres sur une enquête volontaire, avait déformé les attentes", permettant aux chiffres du DoE d'apparaître en fin de compte relativement favorables, dans un contexte où le marché s'inquiète de la surabondance de l'offre.
"Comme beaucoup de vendeurs étaient venus sur le marché sur la foi de l'API, une fois que les cours se sont heurtés à un seuil de résistance (à la baisse) à 43,5 dollars, on a vu un rebond technique", permettant au marché "d'entrer en phase de consolidation".
Matt Smith, chez Clipper Data, a en outre trouvé une source d'optimisme dans les chiffres des ventes de voitures aux Etats-Unis parus mardi, revenues à un rythme annualisé qu'on n'avait plus vu depuis dix ans.
Or, selon lui, "des ventes de voitures en hausse laissent prévoir un chômage en baisse", ce qui est de bon augure à deux jours des chiffres mensuels sur l'emploi aux Etats-Unis et permet de rester optimiste sur le niveau de la demande aux Etats-Unis.
Enfin, signe encourageant du côté de l'offre, le rapport du ministère américain a confirmé la baisse de la production nationale, à hauteur de 119.000 barils par jour, mais certains analystes l'avaient déjà prévue vu la révision à la baisse des chiffres de production pour le mois de juin annoncée dès lundi.
Pour autant, la hausse des stocks américains reste un élément fondamentalement baissier, estiment plusieurs analystes.
"Il est clair qu'il y a trop d'offre de pétrole actuellement et ce n'est pas une bonne nouvelle juste avant le début de la saison de maintenance des raffineries en septembre et en octobre, où le taux d'utilisation des usines pourrait passer à 85%" contre 92,8% la semaine dernière, notait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Quand les raffineries ralentissent la cadence, elles utilisent moins leurs stocks de brut pour les transformer.
Par ailleurs, les réserves d'essence aux États-Unis ont baissé de 300.000 barils, un peu moins que le recul de deux millions prévu.
De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole, le fioul de chauffage et le kérosène) ont augmenté de 100.000 barils, soit bien moins que la hausse de 1 million attendue.
(c) AFP