Le pétrole se maintient en hausse, le marché scrute l'Ukraine
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 108,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 95 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 51 cents, à 99,93 dollars.
L'aggravation de la situation en Ukraine soutenait le marché pétrolier après plusieurs séances de baisse des cours, indiquaient les analystes de Tradition Energy.
L'offensive militaire menée vendredi par l'armée à Slaviansk, dans l'est de l'Ukraine, a fait beaucoup de morts chez les rebelles et deux parmi les soldats, a déclaré le président par intérim Olexandre Tourtchinov dans une adresse télévisée.
Nous exigeons que la Russie cesse ses provocations contre notre pays et n'ait pas recours au terrorisme, au sabotage et aux menaces militaires pour faire pression sur notre pays, a ajouté le président par intérim.De son côté, la Russie, que Kiev et l'Occident accusent de téléguider le mouvement pro-russe, a vivement réagi à l'annonce de l'opération militaire, qu'elle a qualifiée de raid de représailles et de coup de grâce à l'accord de Genève péniblement conclu à la mi-avril entre Moscou, Kiev et les Occidentaux.
Comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, le marché européen de l'énergie est sensible à tout risque de dérèglement de l'approvisionnement.
Les cours du brut étaient également soutenus par les bons chiffres du rapport sur l'emploi et le chômage américains publié vendredi.
Ce rapport a montré une hausse bien plus forte que prévu des créations d'emploi (+288.000) et une importante baisse du chômage (6,3%). Ces chiffres étaient de nature à rassurer les investisseurs sur la demande énergétique aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.
Mais, la situation de l'offre aux États-Unis, et dans la région du golfe du Mexique plus précisément, est telle que cela limite pour l'instant toute hausse des prix, expliquait John Kilduff, analyste chez Again Capital.
En effet, les stocks américains de brut sont à des niveaux records, ayant atteint 399,4 millions de barils la semaine dernière dans le pays, soit leur plus haut niveau depuis que des données hebdomadaires ont commencé à être publiées en 1982 et depuis 1931 en données mensuelles.
Et même si les réserves du terminal pétrolier de Cushing déclinent, elles s'accumulent dans la région du golfe du Mexique, depuis la mise en route récente de plusieurs oléoducs reliant cette ville aux raffineries texanes.