Le pétrole affecté à New York par l'abondance d'or noir aux USA
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin a cédé 32 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 99,42 dollars, son plus bas niveau depuis fin mars.
Le marché continue à réagir à la montée des réserves de brut aux Etats-Unis, particulièrement dans la région des raffineries du golfe du Mexique, a commenté Bart Melek de TD Securities.
Alimentées par la hausse constante de l'extraction d'or noir dans le pays et la demande modeste en énergie, ces réserves ont atteint 399,4 millions de barils la semaine dernière dans le pays, soit leur plus haut niveau depuis que des données hebdomadaires ont commencé à être publiées en 1982 et depuis 1931 en données mensuelles.
Les stocks de brut ont toutefois reculé à Cushing, le terminal pétrolier d'Oklahoma où sont entreposés les barils servant de référence au WTI, grâce à la mise en route récente de plusieurs oléoducs reliant cette ville au golfe du Mexique.
Les raffineries ne parviennent visiblement pas à absorber tout le pétrole qui arrive maintenant en masse de Cushing. Il est tout à fait possible que la baisse des réserves dans ce terminal ralentisse bientôt si on manque d'espace de stockage sur la côte, a estimé Bart Melek. Parallèlement dans ce marché regorgeant d'or noir, à en croire les indicateurs américains, la demande devrait stagner dans les mois à venir, a souligné Carl Larry de Oil Outlools and Opinion.
Washington avait fait part mercredi d'un fort ralentissement du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre (+0,1%).
Jeudi, une salve d'indicateurs offraient une image en demi-teinte de la première économie mondiale, avec par exemple une hausse de l'activité manufacturière en avril mais une augmentation inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage la semaine dernière.
Dans ce contexte, alors que de nombreux marchés sont fermés pour le 1er Mai et qu'on attend le rapport mensuel officiel sur le marché du travail vendredi, les investisseurs n'ont pas beaucoup de raisons de s'aventurer trop vers le haut, a estimé Carl Larry.
Facteur supplémentaire pesant sur les cours du pétrole ce jeudi selon Matt Smith de Schneider Electric: les chiffres sur la production manufacturière en Chine ont certes progressé en avril pour le second mois de suite, mais ils sont juste au-dessous des attentes.
L'économie chinoise est attentivement scrutée par les opérateurs du marché pétrolier, la Chine étant le deuxième consommateur mondial d'or noir et le principal moteur de croissance de la demande mondiale de brut.