Le pétrole finit en baisse à Londres et à New York, miné par les émergents et la zone euro
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a perdu 74 cents, à 97,49 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a enregistré une baisse bien plus marquée encore, de 1,55 dollar par rapport à la clôture de jeudi, s'établissant à 106,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
La demande en brut des émergents inquiète
Le marché du pétrole a souffert vendredi, des deux côtés de l'Atlantique, d'une vague de craintes sur l'impact d'un nouveau resserrement de la politique monétaire américaine sur la consommation des pays émergents en produits pétroliers, a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. La banque centrale américaine (Fed) a décidé mercredi de réduire d'un nouveau cran ses rachats énormes de liquidités destinés à soutenir la reprise américaine, au vu de l'amélioration des indicateurs économiques dans le pays.
Or, la perception d'une fin graduelle de l'argent facile sur les marchés financiers mondiaux a accéléré un mouvement de désaffection des capitaux dans les pays émergents et une chute de leurs devises, les investisseurs s'intéressant désormais davantage aux obligations de long-terme américaines, jugées plus sûres.
De ce fait, certains craignent qu'une hausse des prix du pétrole dans ces pays (les achats de brut étant libellés en dollars) n'affecte leur capacité de consommation d'or noir, impactant la demande mondiale, a précisé M. Lipow.D'autre part, les derniers chiffres sur la zone euro ont aussi inquiété les courtiers, a noté Tim Evans, de Citi Futures, se référant à un ralentissement de l'inflation et à un taux de chômage toujours élevé dans la zone, de mauvais augure pour l'activité économique de la région et sa demande en or noir.
Le marché du pétrole américain a également pâti de prises de bénéfices, les opérateurs engrangeant quelques gains après une bonne performance des prix la veille, a relevé Carl Larry, de Oil Outlook and Opinion.
Dopés par l'annonce d'une croissance robuste aux Etats-Unis, de bon augure pour la demande du premier consommateur mondial de brut au monde, les prix s'étaient envolés au-dessus du seuil psychologique de 98 dollars le baril la veille, à leur plus haut niveau de l'année en clôture.
Le marché était d'autant plus calme qu'en Asie, les volumes d'échanges étaient nettement diminués alors que la Chine célèbre aujourd'hui son Nouvel An lunaire, a ajouté M. Larry.
Aux Etats-Unis, les opérateurs ont digéré une salve de chiffres mitigés: l'inflation a accéléré en décembre et le moral des ménages américains a reculé un peu moins que prévu en janvier, mais l'activité économique de la région de Chicago a diminué en janvier pour le troisième mois consécutif.
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