AIE: la chute des devises des émergents pourrait peser sur la demande
L'AIE table toujours sur une hausse de 895'000 barils par jour de la demande de brut cette année, soit une croissance de 1% à 90,9 millions de barils par jour (mbj), et une légère accélération l'an prochain, à la faveur d'un raffermissement de la reprise mondiale, avec une progression de 1,1 mbj (+1,2%), à 92 mbj, détaille-t-elle dans son rapport mensuel publié jeudi.
Ces chiffres sont identiques à ceux figurant dans le précédent rapport mensuel de l'AIE, hormis une légère révision à la hausse de la demande pour 2013, qu'elle estimait en août à 90,8 millions de barils par jour.
Tout en maintenant globalement ses projections, l'AIE prévient que "des incertitudes renforcées pèsent sur la prévision de la demande, tout particulièrement dans le sillage des dépréciations brutales de plusieurs monnaies de pays émergents et des tensions politiques croissantes".
Concernant la géopolitique, elle explique que si la proposition russe de démantèlement de l'arsenal chimique syrien ont apaisées dernièrement les cours du pétrole brut, il est trop tôt pour dire "si une crise a été durablement évitée, ou simplement retardée", et souligne que les cours du brut restent élevés.
Cependant, elle continue à tabler sur un apaisement relatif des tensions sur l'offre en fin d'année, avec un bond de la production planétaire lié "à une conjonction de facteurs saisonniers, cycliques, politiques et structurels". Cela recouvre la fin d'opérations de maintenance des installations dans plusieurs régions, une production saoudienne proche de ses records et une poursuite de la croissance de la production de pétrole non-conventionnelle en Amérique du Nord.
En revanche, elle souligne que la chute des devises des pays émergents (comme l'Inde, l'Indonésie ou la Thaïlande), si elle perdurait, pourrait affecter à long terme la consommation d'or noir. En effet, elle fait mécaniquement grimper les factures pétrolières de ces pays, le prix du pétrole étant traditionnellement fixé en dollars.
En outre, elle prévient que cela pourrait remettre en cause les subventions à la consommation de carburants en place dans certains pays, comme en Inde, en en faisant un fardeau financier croissant, jusqu'à devenir "insupportable" à terme.
afp/mm
(AWP / 12.09.2013 10h33)