Le pétrole recule, frappé par une soudaine vague d'aversion au risque
Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a perdu 1,39 dollar à 52,33 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 1,35 dollar à 55,47 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE).
Après avoir gagné près d'un dollar et demi et évolué au plus haut depuis un an et demi, le marché de l'or noir, qui rouvrait après trois jours de clôture pour le week-end du nouvel an, est en effet brusquement tombé dans le rouge à la mi-séance.
"Personne ne sait ce qui a déclenché cette vague de vente, mais le pétrole n'a pas été le seul actif concerné", a reconnu Fawad Razaqzada, de Forex.com. "C'est comme si quelqu'un avait pressé le bouton +off+ sur les investissements les plus risqués: tous les marchés d'actions ont reculé et l'or, valeur refuge, a gagné du terrain."
Il remarquait que les volumes restaient modérés, comme de nombreux acteurs du marché étaient encore en vacances, ce qui pouvait contribuer à des fluctuations incertaines.
"Le trimestre s'annonce marqué par l'instabilité, les prix étant déjà ballotés dans tous les sens", a enchaîné M. Smith, y voyant surtout l'effet des interrogations sur la mise en oeuvre des accords annoncés fin 2016 par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Le cartel avait relancé les cours à la fin de l'an dernier, leur permettant de signer de nettes hausses annuelles, en faisant part de deux accords de baisse de production, l'un en son sein et l'autre avec des pays extérieurs comme la Russie. Ils sont entrés en vigueur le 1er janvier.
"Beaucoup d'interrogations sont en train d'émerger sur les niveaux de productions des producteurs membres de l'OPEP ou non", a rapporté John Kilduff, d'Again Capital.
- Bons chiffres en Chine
Certes, de meilleures nouvelles sont venues du Koweït, membre du cartel, et d'Oman, qui lui est extérieur, plusieurs médias rapportant que ces deux pays avaient pris les mesures nécessaires pour respecter leurs quotas.
Reste que "le Koweït et Omen, comme l'Arabie saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, font partie des pays considérés comme +les plus enclins à respecter+" les accords, a rappelé dans une note Tim Evans, de Citi. "Ce sont d'autres participants qui vont avoir tendance à traîner les pieds et limiter la baisse de l'offre."
Au sein de l'OPEP, des doutes demeurent sur l'Irak, qui s'est vu imposer une baisse marquée de production alors même qu'il avait semblé traîner des pieds, et l'Iran, qui a obtenu une exemption mais pourrait se montrer encore plus ambitieux après avoir fait son retour l'an dernier sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions.
Parmi les autres facteurs négatifs, les observateurs évoquaient un nouveau renforcement du dollar, négatif pour les cours pétroliers car ils sont libellés en monnaie américaine et en deviennent plus coûteux.
Pour ce qui est de la demande, l'actualité du début de semaine s'est en revanche révélée plus franchement engageante, avec, en particulier, de bons chiffres sur l'activité économique chinoise.
(c) AFP