Le pétrole s'envole, saluant un accord ambitieux au sein de l'Opep
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a pris 4,21 dollars, soit 9,31%, à 49,44 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange.
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de 4,09 dollars, soit 8,82%, à 50,47 dollars à l'Intercontinental Exchange (ICE), également sur le contrat pour livraison en janvier.
Réuni comme tous les six mois à Vienne, le cartel a annoncé que ses membres s'étaient entendus pour réduire leur production, marquant un événement sans précédent depuis 2008 ainsi que la fin d'un suspense de deux mois.
En effet, le cartel avait fait part dès la fin septembre de son intention de conclure un tel pacte, mais les cours n'avaient cessé de fluctuer face aux rumeurs plus ou moins engageantes sur la capacité et la volonté de ses membres de faire les concessions nécessaires à un tel accord.
Finalement, "c'est un très bon accord, à ma propre surprise !", a reconnu M. Yawger, résumant le sentiment général sur le marché.
- "Front uni"
Au delà du simple fait que le cartel compte, à partir du 1er janvier 2017, réduire sa production de 1,2 million de barils par jour (bj), les détails de l'accord semblaient inspirer confiance aux investisseurs, comme l'imposition de quotas précis aux différents pays ou la mise en place d'un comité de surveillance.
"Le cartel a montré un front uni, et c'est ce qui compte", s'est félicité Naeem Aslam, de Think Markets.
Quant à l'Iran, rival régional de l'Arabie saoudite, le cartel a accepté de lui laisser une marge de 90.000 bj pour augmenter encore sa production, puisqu'il achève de faire son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions.
Pour ajouter à l'euphorie générale, "la Russie a aussi accepté d'abaisser sa production de 300.000 bj", a enchaîné M. Yawger.
Membre du trio de tête des producteurs mondiaux avec l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, la Russie ne fait pas partie de l'OPEP mais les investisseurs espéraient bien qu'elle rejoigne un tel pacte.
L'accord constitue "une décision extrêmement favorable aux cours", a écrit Jason Schenker, de Prestige Economics.
"Toutefois, je ne m'attend pas à ce que la production soit autant abaissée que prévu, malgré le comité de surveillance", a-t-il relativisé.
Il comparait l'OPEP à une "banque centrale du pétrole", qui cherche par différents leviers à stabiliser ou relancer les cours de l'or noir, de la même manière que la Réserve fédérale américaine ou la Banque centrale européenne (BCE) veillent à ne pas perturber les marchés en employant une rhétorique pesant chaque mot.
(c) AFP