Le brut progresse légèrement, le marché guette la réunion de l'Opep
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s'établissait à 114,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 27 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude"(WTI) pour la même échéance était stable à 99,01 dollars.
"Le marché continue d'attendre les résultats de la réunion de l'Opep", notait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque suédoise SEB. L'Opep se réunit mercredi à Vienne alors que l'enlisement de la crise libyenne, la récente envolée des cours du brut, et les appels à une hausse de la production ont apporté une dose d'incertitude sur les conclusions de la réunion du cartel.
L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a demandé à plusieurs reprises aux pays de l'Opep d'augmenter leur production afin d'aider la reprise économique mondiale et de contrer la récente montée des cours sur fond de tensions géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Par ailleurs, les pays du Golfe membres de l'Opep se montrent inquiets de l'érosion de la demande et pourraient faire pression pour accroître la production, soulignaient des analystes.
Depuis la crise libyenne, l'Arabie Saoudite a clairement fait savoir qu'elle "répondrait à toute demande de pétrole supplémentaire et qu'elle ne se limiterait pas aux quotas", rappelait David Hufton, analyste chez PVM.
Cependant, "un relèvement des quotas de production de l'OPEP n'aurait qu'une portée symbolique, et ne changerait pas la politique de production actuelle", qui s'établit déjà au-dessus des quotas officiels, tempéraient les analystes de Commerzbank.
Une hausse des quotas est en tout cas loin d'être acquise, car certains membres de l'OPEP, comme le Venezuela, estiment que le marché reste équilibré, relevait M. Schieldrop.
Du côté de la consommation, "le marché est toujours miné par ses craintes d'une destruction de la demande" américaine, alimentée par des indicateurs économiques décevants, expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
En effet, de mauvais chiffres concernant le marché du travail, le secteur immobilier et la confiance des ménages ainsi que la hausse inattendue des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 27 mai ont attisé ces peurs d'un effondrement de la demande.
Cependant les cours pourraient se trouver soutenus par une baisse des stocks de brut lors de la semaine achevée le 3 juin, du fait de la fermeture temporaire de l'oléoduc Keystone, qui exporte du brut du Canada vers les Etats-Unis.
Cette baisse devrait cependant être limitée, l'oléoduc ayant rouvert dimanche, notaient des analystes.