Le pétrole monte, les investisseurs croyant moins au Brexit
Le cours du baril de référence (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en août a gagné 98 cents à 50,11 dollars sur le New York Mercantile Exchange, effaçant entièrement sa baisse de la veille.
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a avancé de 1,03 dollar à 50,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Si les cours ont monté aujourd'hui, c'est qu'il y a moins d'inquiétudes sur un Brexit, a estimé Phil Flynn, de Price Futures Group.
Le marché semble mieux gérer cette histoire de Brexit, ce qui lui redonne de l'élan, alors qu'il avait baissé hier sur fond d'inquiétude quant aux perspectives de demande à cause des incertitudes sur le scrutin, a insisté M. Flynn.
Cet optimisme favorisait par ailleurs l'euro par rapport au dollar et l'affaiblissement du billet vert bénéficiait en retour au marché pétrolier, car il est libellé en monnaie américaine et en devient donc plus intéressant.
On ne peut pas savoir si les Bourses et les devises vont pouvoir se maintenir à ces niveaux, mais, pour l'heure, la tendance des marchés semble alimenter l'appétit pour le risque, ce qui soutient les cours pétroliers, a renchéri dans une note Tim Evans, de Citi.
Dans ce contexte, l'actualité du marché pétrolier passait au second plan, même si des observateurs estimaient que certains investisseurs réévaluaient plus favorablement des chiffres publiés la veille par le département américain de l'Energie (DoE) sur l'état de l'offre aux Etats-Unis.
- Victoire de l'Opep ?
Le marché pétrolier n'avait pas salué mercredi l'annonce par le DoE d'une baisse bien moindre que prévu des stocks de brut la semaine précédente, d'autant que les réserves d'essence avaient monté.
Mais si on regarde les chiffres sur la production, elle a encore baissé de 39.000 barils par jour (b/j), a nuancé James Williams, de WTRG Economics, soulignant que cela représentait une chute de plus de 900.000 b/j depuis un an.
Le déclin persistant de la production américaine est une lueur d'espoir depuis le printemps pour des investisseurs toujours soucieux de la quantité élevée d'or noir à travers le monde.
La production ne va pas s'arrêter de baisser parce que le décompte des puits rebondit un peu, a minimisé M. Williams. On est bien en-dessous de ce qui permettrait de faire repartir la production en hausse: pour cela il en faudrait le double.
Pour lui, la baisse durable de la production américaine validait la stratégie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s'abstient depuis la fin 2014 d'abaisser sa production dans l'objectif plus ou moins avoué de réduire la concurrence internationale par de bas prix.
(c) AFP