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Frappé par l'aversion au risque, le pétrole finit la semaine sur un repli

prix du petrole New YorkNew York: Rattrapés par un mouvement général d'aversion au risque sur les marchés mondiaux, les cours de l'or noir ont fortement baissé vendredi, les investisseurs sautant sur l'occasion pour prendre des bénéfices après une période d'embellie.
Le cours du baril de référence (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juillet a perdu 1,49 dollar à 49,07 dollars sur le New York Mercantile Exchange, terminant sous 50 dollars pour la première fois depuis lundi.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a reculé de 1,41 dollar à 50,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

"On voit apparaître des inquiétudes sur les perspectives économiques mondiales (...) avec une fuite vers les actifs les plus sûrs", a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group. "Les investisseurs achètent de l'or, ils vendent en Bourse... Et ils vendent du pétrole."

L'aversion au risque, généralement néfaste aux marchés de matières premières, était générale vendredi sur les marchés mondiaux, à l'approche d'une réunion la semaine prochaine de la Réserve fédérale (Fed) et, surtout, d'un référendum à la fin du mois sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne (UE).

"Les investisseurs sont en train de réduire leur exposition au risque avant le référendum du 23 juin, (...) par crainte qu'un +Brexit+ nuise à la croissance économique européenne", a souligné dans une note Tim Evans, de Citi.

Il pointait aussi un renforcement du dollar, susceptible de nuire aux cours pétroliers, puisqu'ils sont libellés en monnaie américaine et en deviennent moins intéressants.

"Le marché pétrolier subit sa propre vague de baisse, d'autant que les investisseurs sont enclins à prendre leurs bénéfices après sa récente hausse", a-t-il ajouté.

- Les puits repartent aux USA

En début de semaine les cours du pétrole avaient plusieurs fois terminé au plus haut depuis près d'un an, soutenus par des problèmes de production au Nigeria, ainsi que, plus largement, par l'idée que la surabondance mondiale donne des signes d'assèchement.

Dans l'ensemble, on considère que les perturbations persistantes au Nigeria limitent le risque de repli des cours, a d'ailleurs reconnu M. Evans.

Les rebelles nigérians auteurs de plusieurs attaques d'installations pétrolières depuis le début de l'année ont revendiqué vendredi un nouveau sabotage, visant un oléoduc d'une filiale de l'Italien Eni dans le sud du Nigeria.

Pour l'heure, cela ne suffisait pas à relancer un marché pétrolier qui a presque doublé de valeur depuis février, époque à laquelle il était tombé au plus bas depuis 2003.

"Le marché va avoir besoin d'être régulièrement alimenté en bonnes nouvelles pour continuer à monter", a prévenu Gene McGillian, de Tradition Energy.

"Il y a toujours beaucoup de pétrole sur le marché", a-t-il insisté. "On ne peut pas totalement ignorer le fait que les réserves restent proches de leurs records aux Etats-Unis et dans le reste du monde."

En déclinant franchement depuis le début d'année, la production américaine a donné une forte lueur d'espoir au marché, mais elle commence à donner des signes de stabilisation, si ce n'est de rebond, avec sa première hausse hebdomadaire depuis trois mois annoncée mercredi.

De plus, les investisseurs ont pris connaissance vendredi d'une nouvelle petite hausse hebdomadaire du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, selon un décompte établi par le groupe privé Baker Hughes, ce qui semble montrer que les producteurs risquent de faire repartir leur activité face au regain des cours.

Avec trois unités de plus que la semaine précédente, ce n'est pas une hausse massive, a relativisé M. Flynn, soulignant que le nombre de puits actifs restait inférieur de près de moitié à ce qu'il était un an plus tôt.

(c) AFP

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