Baisse du prix du pétrole: la presse s'inquiète des possibles conséquences économiques et politiques dans les pays producteurs
Attention aux mirages. Le prix bas du baril de pétrole pourrait se révéler inquiétant et faire sauter une poudrière, avertit Laurent Bodin, dans l'Alsace. Et d'expliquer : il est de l'intérêt général que les pays producteurs de pétrole connaissent une stabilité politique et économique. Or, les déficits budgétaires qui se profilent dans certaines pétromonarchies sont autant de nuages à l'horizon.
Un baril de pétrole à un niveau aussi faible a des conséquences sur l'équilibre post-Seconde Guerre mondiale. Cette fuite en avant n'augure bien évidemment rien de bon, renchérit Olivier Pirot, de La Nouvelle République du Centre Ouest. Si ce n'est un nouveau déséquilibre... et un risque climatique supplémentaire, précise ce dernier.
Sur le même thème de l'écologie, pour Michaël Tassart, du Courrier Picard : les prix bas ne sont sans doute pas le meilleur moyen de favoriser et promouvoir les modes de déplacement moins polluants.
- 'Des secousses à attendre' -
Dominique Garraud, de la Charente Libre, souligne que la satisfaction de voir un baril de pétrole à un prix bas : ne masque pas les inquiétudes face aux errements d'une guerre larvée du pétrole née de la +révolution du schiste+.
L'éditorialiste constate que l'Arabie Saoudite vient de durcir sa fiscalité pour lutter contre un déficit budgétaire. Et cette évolution saoudienne n'est rien en regard des secousses à attendre dans les pays producteurs à économies fragiles dépendant quasi-exclusivement de l'exportation d'hydrocarbures.L'Arabie saoudite n'ouvre pas les vannes et ne casse pas les prix pour le plaisir de dilapider ses réserves, alerte Didier Rose, des Dernières Nouvelles d'Alsace. Elle fait payer aux États-Unis leur renouveau énergétique : gavée de pétrole de schiste, la première puissance mondiale prétend l'exporter. Riyad veut que ce soit à perte. En allant jusqu'à mettre son propre budget dans le rouge. La pétromonarchie inquiète, estime-t-il.
A court terme, il y a quand même des gagnants. Le consommateur et le gouvernement qui n'avait rien dans sa hotte pour remonter le moral des ménages!, conclut Hervé Favre, dans La Voix du Nord.
Les prix des carburants évoluent dans le sillage des cours du pétrole brut, qui se sont effondrés. Ainsi le prix du gazole vendu dans les stations-service françaises est passé la semaine dernière, sous le seuil symbolique d'un euro en moyenne nationale, une première depuis juillet 2009.
(c) AFP