Le pétrole victime de la prudence à New York à l'ouverture
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin cédait 84 cents à 59,04 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Beaucoup de gens vont maintenant sur les marchés actions, a commenté Carl Larry, chez Frost & Sullivan, et ils prennent des bénéfices en attendant la prochaine vague de hausse.
L'ouverture en repli, après deux séances de baisse, montre aussi que les gens essaient d'équilibrer leurs positions avant la réunion de l'Opep le mois prochain, a-t-il ajouté.
Si, lors de leur réunion du 5 juin, les ministres de l'Organisation des pays exportateurs disent qu'ils vont restreindre un peu la production, et obtiennent un peu de coopération des pays hors Opep, les prix pourraient se reprendre, a assuré M. Larry, qui n'exclut pas de prochainement renouer avec un cours à 70 dollars le baril.
Une baisse volontaire du niveau de production de l'Opep ne semble pas très réaliste, ont toutefois relevé les analystes de Commerzbank, notant que la production du cartel était en avril au plus haut depuis septembre 2012 à 31,2 millions de barils par jour, selon les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) parus mercredi.
L'Opep avait refusé en novembre de limiter sa production de pétrole, certains pays, comme l'Arabie Saoudite baissant même leurs prix pour consolider leurs parts de marché.Les analystes de Commerzbank étaient d'ailleurs généralement circonspects. Sommes-nous en train d'assister à un revirement sur le marché pétrolier? s'interrogeaient-ils.
Selon eux, l'absence de réaction euphorique du marché à l'annonce mercredi d'un reflux des stocks de brut aux Etats-Unis, et puis à un nouvel incident dans le Golfe entre un navire de commerce et des patrouilleurs iraniens pourrait indiquer que la remontée des prix, qui manque de justification fondamentale, est à bout de souffle.
Les cours ont pris quelque 40% entre la mi-mars et début mai.Les cours souffraient aussi vendredi d'un léger regain de vigueur du dollar après l'accès de faiblesse de la devise américaine, tombée jeudi à son plus bas niveau en trois mois face à l'euro et depuis fin novembre face à la livre britannique.
L'affaiblissement du billet vert rend plus attractifs car moins onéreux les achats de pétrole, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises. À l'inverse, tout renforcement de la monnaie américaine tend à peser sur les cours du brut.
(c) AFP