Le pétrole baisse dans un marché toujours lesté par l'offre abondante
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 66,52 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin perdait 44 cents, à 59,44 dollars.
Les cours du brut continuent d'être très réactifs aux mouvements du dollar, commentait Myrto Sokou, analyste chez Sucden.
Ainsi, les prix ont souffert vendredi d'une tentative de rebond du billet vert, qui avait connu un net accès de faiblesse ces derniers jours, tombant même jeudi à son plus bas niveau en trois mois face à l'euro et depuis fin novembre face à la livre britannique.
L'affaiblissement du billet vert rend plus attractifs car moins onéreux les achats de pétrole, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises. À l'inverse, tout renforcement de la monnaie américaine tend à peser sur les cours du brut.
De plus, les fondamentaux du pétrole (offre et demande, NDLR) restent baissiers pour les cours, malgré la forte baisse des stocks américains de brut ces deux dernières semaines, du fait notamment de craintes de ralentissement de la demande américaine de pétrole, notait Mme Sokou.Pour l'analyste, la réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) dans trois semaines devrait permettre de clarifier la situation sur le marché du pétrole.
En effet, si la production de pétrole de schiste a ralenti aux États-Unis, l'offre de l'Opep, qui produit 30% de l'or noir mondial, reste élevée.
D'ailleurs, il est fort possible que l'Opep augmente sa production plus tard cette année pour contrer toute hausse marquée des cours, prévenait Mme Sokou.L'Opep avait refusé en novembre de limiter sa production de pétrole, certains pays, comme l'Arabie saoudite qui est le chef de file du cartel, baissant même leurs prix pour consolider leurs parts de marché.
Mais l'Arabie saoudite a peut-être crié victoire sur sa part de marché un peu trop vite étant donné la rapidité à laquelle les producteurs américains peuvent relancer leur activité pour profiter du récent rebond des cours après avoir fermé des puits de forage, notait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
(c) AFP