Le pétrole grimpe, porté par un regain de tensions géopolitiques et un dollar affaibli
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 68,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,69 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Le marché britannique est resté fermé lundi à l'exception de quelques échanges électroniques, en raison d'un jour férié au Royaume-Uni.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance prenait 2,06 dollars à 60,99 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Les courtiers ont profité d'un repli du dollar (mardi) pour se ruer sur le pétrole, faisant grimper le Brent de plus de 2,5% et le WTI de plus de 3%, observait Chris Beauchamp, analyste chez IG.
Un affaiblissement du billet vert rend plus attrayant car moins onéreux les achats de pétrole, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Ainsi, les prix du pétrole progressaient mardi, du fait d'achats à bon compte alors que les investisseurs britanniques revenaient d'un jour férié au Royaume-Uni lundi.
En outre, des informations selon lesquelles un port en Libye était fermé du fait de manifestations et une ville saoudienne pilonnée par des rebelles yéménites ont aidé les cours du Brent dans leur progression, relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.Mais dans l'ensemble, les cours restaient tout de même lestés par des fondamentaux de l'offre et de la demande baissiers, avec une production mondiale toujours élevée et une consommation en berne.
Plombés par un excès d'offre dans un marché atone, les cours du pétrole ont perdu plus de 50% de leur valeur entre juin 2014 et mars 2015 avant de rebondir.
Aux États-Unis notamment, premier pays consommateur mondial d'or noir, les réserves ne cessent de monter en dépit d'une réduction du nombre de puits de forage en activité à son plus bas niveau depuis septembre 2010.Dans ce contexte, les investisseurs guettaient la publication mercredi des stocks hebdomadaires de brut aux États-Unis établis par le Département américain de l'Énergie (DoE).
Les réserves américaines, en hausse depuis plus de quatre mois d'affilée, se seraient encore accrues de 1,2 million de barils la semaine dernière, selon une moyenne des prévisions d'analystes interrogés par l'agence Bloomberg.
Elles s'élevaient à 490,9 millions la semaine précédente, selon l'agence américaine pour l'énergie (EIA), au plus haut depuis 1930.
Toute baisse des réserves à Cushing (terminal pétrolier dans l'Oklahoma, centre-sud des États-Unis, où est entreposé le brut servant de référence au WTI, NDLR) ou une simple hausse plus faible qu'attendu des stocks de brut pourraient être interprétées comme un début de resserrement du marché et donc déclencher de nouveaux achats, commentaient les analystes de Commerzbank.
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(c) AFP