Le pétrole grimpe après les stocks américains de pétrole
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 59,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance bondissait de 2,34 dollars à 55,63 dollars.
Les cours du WTI, la référence américaine du brut, ont bondi après la publication des stocks de brut aux États-Unis par le département américain de l'Énergie (DoE).
Le WTI a en effet dépassé les 55 dollars le baril vers 14H30 GMT, et semblait s'installer au dessus de ce seuil mercredi atteignant même vers 15H40 GMT son maximum depuis la fin du mois de décembre, à 55,87 dollars le baril.
Ce que nous voyons ce mercredi dans les marchés du pétrole est un sursaut de soulagement. Un soulagement lié au fait que les stocks de brut aux États-Unis n'ont pas grimpé de manière aussi forte que prévu, notait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.
Selon le DoE, lors de la semaine achevée le 10 avril, les réserves de brut ont augmenté de 1,3 million de barils, alors que les experts attendaient une progression de 3,6 millions.À ce niveau, elles restent cependant à un plus haut depuis 1982, date des premières publications hebdomadaires du DoE.
Les stocks de brut sont en hausse de 22,7% par rapport à la même période de l'an dernier, a précisé le DoE, soit un ralentissement par rapport à la semaine précédente (+25,6%).
De leur côté, les stocks d'essence ont baissé bien plus que prévu, de 2,1 millions de barils, alors que les experts prévoyaient un déclin de seulement 750.000 barils.Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont en revanche augmenté plus que prévu, de 2 millions de barils, alors que les analystes escomptaient qu'elles augmenteraient de 700.000 barils.
Les cours du Brent, la référence européenne du brut, profitaient également du rebond, frôlant les 60 dollars le baril vers 16H30 GMT.
Le fait que les stocks de brut ont augmenté moins que prévu a été un élément de soutien pour les cours mais il ne peut pas expliquer à lui seul la tendance haussière constatée depuis plusieurs séances, estimait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Pour l'analyste le marché continuait de digérer les dernières informations du DoE qui semblent confirmer le début d'un processus de baisse de la production de pétrole de schiste aux États-Unis, notamment au niveau des forages majeurs situés dans le Dakota du Nord.
L'annonce lundi par le DoE d'une baisse possible de la production américaine de pétrole de schiste en mai de 57.000 barils par jour (bj), a en effet redonné le moral aux investisseurs.
Même si, selon plusieurs experts, la baisse de la production de brut avant l'été est un événement saisonnier, cette baisse prévue de l'offre américaine de pétrole de schiste, est plutôt de bon augure.
Cela peut paraître faible. Mais si tous les puits de forage de pétrole de schiste devaient fermer, la production déclinerait de 300.000 bj par mois. Ce chiffre de 57.000 bj représente (près de) 20% de cette baisse maximum, ce qui n'est pas négligeable, estimait Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Depuis octobre dernier, plus de 1.000 puits ont fermé sur l'ensemble du territoire des États-Unis. Le mouvement a de fortes chances de s'amplifier, expliquait M. Dembik.
(c) AFP