Le pétrole repart en forte chute, après les propos apaisants de Poutine
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 102,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,93 dollar par rapport à la clôture de mercredi. Vers 15H45 GMT, le Brent a chuté jusqu'à 102,12 dollars le baril, un nouveau plus bas depuis le 1er juillet 2013.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance dégringolait de 1,42 dollar, à 96,17 dollars. Vers 15H45 GMT, le WTI a même glissé jusqu'à 95,93 dollars, son minimum depuis le 28 janvier 2014.
Ce fut un bref rebond pour le brut. Des commentaires de Poutine sur la désescalade du conflit en Ukraine renvoient les prix du brut à la baisse, alors que l'offre mondiale dépasse la demande mondiale, expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
La référence européenne du brut avait fait le grand-écart mercredi, tombant en début d'échanges européens à un plus bas depuis le 1er juillet 2013 (à 102,37 dollars), avant de terminer en nette hausse grâce à des achats à bon compte (+1,26 dollar).
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que la Russie ne devait pas se couper du reste du monde, alors que ses relations avec l'Occident sont au plus bas en raison du conflit en Ukraine.Nous devons développer notre pays calmement, dignement et de manière efficace, sans se couper du reste du monde, sans rompre les liens avec nos partenaires, mais sans pour autant permettre qu'on se comporte de manière dédaigneuse avec nous, a-t-il déclaré depuis Yalta, en Crimée, cité par les agences russes.
Ces propos apaisants ont été accueillis avec prudence par le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen.
De plus, le marché était toujours parcouru d'inquiétudes sur la vigueur de la demande mondiale de brut après une faible performance au deuxième trimestre (+700.000 barils par jour, le niveau le plus bas observé depuis début 2012 selon l'Agence internationale de l'énergie).
En outre, les indicateurs en provenance d'Europe ne laissaient pas augurer d'une demande vigoureuse pour le pétrole dans cette région: l'économie de la zone euro a stagné au deuxième trimestre, minée par le recul de 0,2% du PIB de l'Allemagne, première économie européenne, et la stabilité de celui de la France.
Enfin, les investisseurs continuaient de surveiller l'évolution des turbulences géopolitiques, qui n'ont pour l'instant pas d'effet haussier sur les cours du brut.
Une proportion significative des exportations pétrolières irakiennes est basée dans le sud du pays qui reste loin des violences. De même, malgré la poursuite des perturbations en Libye, les voies d'exportation se dégagent, comme l'illustre la première livraison de pétrole qui vient de quitter le terminal pétrolier de Ras Lanouf, signalait Dorian Lucas, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.