Pétrole: début d'année studieux pour l'Opep+
Cette réunion ministérielle s'inscrit dans le cadre d'une politique "attentive aux conditions de marché" de l'alliance, alors que la reprise de la demande d'or noir en 2021 reste incertaine.
A l'issue du dernier sommet, qui s'est tenu entre le 30 novembre et le 3 décembre, l'OPEP+ s'était engagée à ajouter 500.000 barils quotidiens en janvier, au lieu des deux millions initialement prévus.
Ce suivi au cordeau illustre la volonté du cartel de garder une forte influence sur le marché mais aussi la gravité de la situation dans laquelle sont plongés les producteurs de brut qui se satisfaisaient avant la crise sanitaire de deux sommets par an au siège de l'organisation à Vienne, en Autriche.
Cette stratégie s'est avérée payante pour les analystes de JBC Energy qui constatent "la capacité de l'OPEP+ à gérer le marché, installant les fondations de la reprise du Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. malgré l'incertitude qui continue de peser sur la demande".
Les deux contrats de référence, le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la Mer du nord européen et le WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. américain, évoluaient en fin de semaine aux alentours de 50 dollars le baril, un niveau moins élevé qu'au début de 2020 mais très supérieur aux tréfonds touchés en avril dernier.
Deux poids lourds
Le résultat des négociations des vingt-trois membres de l'OPEP+, dont trois sont pour le moment exemptés de quotas, est assez dépendant du bon vouloir des deux poids lourds de l'alliance, la Russie et l'Arabie saoudite, respectivement deuxième et troisième producteurs mondiaux derrière les États-Unis.Le climat est aujourd'hui plus apaisé, et les ministres saoudien et russe de l'Energie ont affiché mi-décembre leur unité lors d'une réunion bipartite.
"La charte de coopération de l'OPEP+ nous a rassemblés et a apporté de bons résultats (...) C'est pour cette raison qu'elle doit continuer", avait alors déclaré le ministre de l'Energie saoudien Abdelaziz ben Salmane.
Son homologue russe Alexandre Novak, chargé du secteur énergétique, avait lui aussi insisté sur l'importance de "travailler ensemble afin d'aboutir à un équilibre de la situation sur le marché".
Demande fragile
Difficile toutefois de prédire comment va évoluer la demande pétrolière, déprimée par la pandémie de Covid-19.Dans son dernier rapport mensuel, le cartel prévoit un rebond moindre qu'espéré et note "les incertitudes élevées, essentiellement en ce qui concerne le développement de la pandémie de Covid-19 et le déploiement des vaccins". Il s'interroge aussi sur "les effets structurels du Covid-19 sur les comportements des consommateurs, en particulier dans le secteur des transports".
D'autres voix se veulent plus optimistes: l'analyste de Price Futures Group, Phil Flynn, estime pour sa part que la demande va se redresser avant la production cette année, notamment aux États-Unis.
Néanmoins, l'offre proposée en dehors du cadre de l'accord de l'OPEP+ reste importante: celle des États-Unis est toujours de 11 millions de barils par jour et la Libye, membre du cartel mais exemptée, a plus que doublé la sienne en novembre à la suite du cessez-le-feu signé dans le pays, selon le cartel.
(c) AFP