Le pétrole décroche sous la pression du Brexit et du dollar
Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 47,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,71 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en juillet perdait 1,64 dollar à 46,37 dollars.
Une forte appréciation du dollar ce jeudi renforçait en effet la pression à la baisse sur les cours de l'or noir, libellés dans cette monnaie et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le Brent a ainsi plongé vers 16H00 GMT jusqu'à 47,09 dollars, au plus bas en cinq semaines, tandis que le WTI est tombé vers 14H50 GMT jusqu'à 46,16 dollars, un minimum en plus d'un mois.
Mais Brent comme WTI étaient surtout pris, à l'image de la plupart des marchés mondiaux, dans la tourmente alimentée par la probabilité, grandissante suivant les derniers sondages, de voir le Royaume-Uni quitter l'Union européenne (UE) à l'issue d'un référendum prévu le 23 juin.
Le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) "se soit déclarée inquiète d'un vote en faveur du Brexit (une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, NDLR) signifie qu'elle voit d'importantes conséquences potentielles pour les États-Unis et la croissance mondiale, ce qui est mauvais pour la demande de pétrole (et celle de matières premières en général)", expliquait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
Dans ce contexte, l'analyste jugeait qu'après que le WTI et le Brent ont gagné respectivement 80% et 90% depuis leurs plus bas du début d'année, des prises de bénéfices devraient lester le marché avant le vote de la semaine prochaine.
"La production canadienne redémarre finalement, la production des membres autres (que le Nigeria) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) continue à dépasser nos attentes et la récente reprise des prix crée le risque que la production des pays hors-OPEP décline moins qu'attendu, en particulier aux États-Unis", résumaient les analystes de Goldman Sachs, estimant que la reprise des prix observée depuis le début de l'année restait fragile.
(c) AFP