Le pétrole tente un rebond après les bons chiffres de l'emploi américain
Vers 14h10 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait juste 4 cents à 33,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), alors qu'il avait chuté de plus de 10% depuis le début de la semaine, tombant à son plus bas niveau depuis février 2004.
"Nous commençons l'année, et nous nous rendons compte que les Etats-Unis vont très bien. On peut beaucoup discuter de la croissance mondiale, il y a beaucoup d'inquiétude là-dessus, mais pour le moment quand on voit que l'économie américaine a créé presque 3 millions d'emplois l'année dernière et 292.000 en décembre, cela donne l'impression qu'on va voir la demande en pétrole augmenter", a déclaré Carl Larry, chez Frost & Sullivan.
"Les prix se sont tellement enfoncés depuis le début de l'année que ça laisse de l'espace pour faire des bonnes affaires (...), donc je crois qu'on va voir des gens acheter, prudemment, mais assez pour faire monter le marché", a poursuivi M. Larry, bien que les cours donnent très vite des signes d'essoufflement.
Dès jeudi après-midi, les cours du pétrole avaient commencé à modérer leur chute, sans toutefois que les experts osent y voir plus qu'un rebond technique.
Par ailleurs, les analystes de Commerzbank ont estimé très instructive l'annonce que l'Arabie saoudite, premier exportateur d'or noir et chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), envisage l'introduction en Bourse du géant pétrolier public Saudi Aramco (Arabian American Oil Company).
Selon eux, cela signifie que "le niveau bas des prix du pétrole a un impact de plus en plus grand sur l'Arabie saoudite", qui a enregistré un déficit budgétaire record en 2015, sous l'effet d'une baisse de plus de 60% des prix du brut depuis l'été 2014."C'est un signe de désespoir, cela fait peur", a estimé pour sa part M. Larry, y voyant un signal négatif pour le pétrole non-américain.
En outre, la plupart des analystes estimaient que l'escalade des tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran a également contribué au déclin prononcé des cours ces derniers jours car elle risque de compromettre davantage les chances de voir les pays membres de l'OPEP s'accorder pour réduire leur production.
"Les chances d'un retournement sur la stratégie de production de l'OPEP étaient déjà négligeables, elles sont désormais inexistantes", relevait David Hufton, analyste chez PVM.
"Le problème de l'offre (excédentaire) a pris un mauvais tournant avec l'Arabie saoudite déterminée à réduire le plus possible toute hausse des revenus de l'Iran une fois les sanctions levées", ajoutait-il.
(c) AFP