Le pétrole sans direction dans un marché tentant de se reprendre
Vers 11H35 GMT (12H35 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 33,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait en revanche 2 cents à 33,25 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir atteint jeudi de nouveaux plus bas en respectivement onze ans et demi et douze ans, tentaient de se stabiliser vendredi, profitant du regain d'appétit pour le risque des investisseurs alors que les Bourses chinoises ont achevé en hausse une semaine particulièrement tumultueuse.
Les Bourses de Shanghai, Shenzhen et Hong Kong ont toutes trois terminé en hausse vendredi, après une semaine chaotique dominée par l'impressionnante déroute boursière en Chine continentale qui a renforcé les inquiétudes concernant la santé de la deuxième économie mondiale et ébranlé les marchés mondiaux.
Pékin a tenté de rassurer les marchés jeudi en suspendant les systèmes de coupe-circuit qui interrompaient les séances boursières, et qui étaient accusés d'amplifier les baisses. Par ailleurs, la banque centrale chinoise (PBOC), a relevé légèrement vendredi son cours de référence, après l'avoir abaissé huit jours consécutifs, ce qui a permis de calmer quelque peu les craintes des investisseurs, soulignait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ.
Dès jeudi après-midi, la chute en avant que les cours du Brent et du WTI expérimentaient depuis le début de la semaine s'est également enrayée, les deux contrats parvenant même à gagner plus de 2% par rapport à leurs plus bas atteints ce même jour, observaient les analystes de Commerzbank."Reste à voir si cela se révélera être plus qu'un bref contre-mouvement à la suite de l'effondrement massif des prix au cours des jours précédents", ajoutaient-ils.
En outre, ils estimaient révélateur le fait que l'Arabie saoudite, premier exportateur d'or noir et chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) envisage l'introduction en Bourse du géant pétrolier public Saudi Aramco (pour Arabian American Oil Company).
Selon eux, cela signifie que "le niveau bas des prix du pétrole a un impact de plus en plus grand sur l'Arabie saoudite", ce qui la pousse à chercher à combler le trou croissant qui se creuse dans ses revenus nationaux.
L'annonce de la possible introduction en Bourse d'Aramco, que la compagnie nationale a confirmé vendredi, intervient alors que Ryad a fait état fin décembre d'un déficit budgétaire record pour 2015 (89,2 milliards d'euros) et une prévision pessimiste pour 2016 (déficit de 80 milliards d'euros), sous l'effet d'une baisse de plus de 60% des prix du brut depuis l'été 2014.
En outre, la plupart des analystes estimaient que l'escalade des tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran a également contribué au déclin prononcé des cours ces derniers jours car elle risque de compromettre davantage les chances de voir les pays membres de l'OPEP s'accorder pour réduire leur production.
"Les chances d'un retournement sur la stratégie de production de l'OPEP étaient déjà négligeables, elles sont désormais inexistantes", relevait David Hufton, analyste chez PVM.
"Même si vous étiez déjà convaincu qu'il n'y aurait pas de retournement, vous pouvez sentir que le problème de l'offre (excédentaire) a pris un mauvais tournant avec l'Arabie saoudite déterminée à réduire le plus possible toute hausse des revenus de l'Iran une fois les sanctions levées", ajoutaient-ils.
(c) AFP