Le pétrole baisse, lesté par le bond des stocks américains de brut
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 55,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,05 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2,92 dollars à 50,13 dollars.
Les prix du pétrole ont effacé mercredi l'essentiel de leurs gains de la veille, oscillant autour des 55 dollars le baril pour le Brent, alors que la référence européenne du brut avait frôlé les 60 dollars le baril mardi.
Le rapport sur les stocks américains (du Département américain de l'Énergie, DoE) est une donnée baissière et ajoute plus de pression dans un marché déjà morose, constatait Myrto Sokou de Sucden Financial.
Les stocks de pétrole brut ont monté plus que prévu la semaine dernière aux États-Unis, atteignant un niveau sans précédent depuis près de 75 ans, selon des chiffres publiés par le DoE mercredi.Lors de la semaine achevée le 30 janvier, les réserves de brut ont augmenté de 6,3 millions de barils, contre une hausse de 3,9 millions attendue par les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, à 413,1 millions.
Il s'agit d'un plus haut depuis 1982, date des premières publications hebdomadaires du DoE, et depuis novembre 1930 sur la base des données mensuelles qui précédaient, lorsqu'ils avaient atteint 517 millions.
Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont aussi augmenté, de 1,8 million de barils à 134,5 millions, alors que les analystes prévoyaient une baisse de 1,2 million.
De même, les stocks d'essence ont progressé de 2,3 millions de barils à 240,7 millions de barils, alors que les experts misaient sur une baisse de 450.000 barils.
Aux États-Unis toujours, la publication mercredi des chiffres des créations d'emplois en janvier par la société de services informatiques aux entreprises ADP, a également réveillé les inquiétudes des marchés quant à la robustesse de la demande du plus gros consommateur de pétrole au monde.
Le nombre des embauches a ralenti à 213.000 sur l'ensemble du pays, soit un plongeon de 16% par rapport à décembre, alors que les analystes tablaient sur un déclin plus mesuré de 4,7%.
Ce ralentissement serait dû, selon Mark Zandi, économiste en chef chez Moody's, à la diminution des effectifs dans les entreprises du secteur de l'énergie face à la chute des prix du pétrole alors que les entreprises qui profitent de cette baisse sont plus lentes à embaucher.
Des craintes concernant la demande de pétrole en Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole se faisaient également sentir. Les prix du pétrole ont baissé fortement à cause de peur sur une baisse de la demande chinoise après les chiffres décevants de l'incice PMI sur les services en janvier, notait Jasper Lawler de CMC Markets.