Opep
Le ministre angolais du Pétrole José Botelho de Vasconcelos a ainsi indiqué jeudi à l'AFP que le plafond de production actuel, fixé en décembre à 30 millions de barils par jour (mbj) pour l'ensemble du cartel, était à un niveau "satisfaisant".
Ses propos renforçaient les attentes d'un statu quo lors de la réunion à huis clos des 12 ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui doit commencer en début d'après-midi au siège du cartel à Vienne.
Cette rencontre est hantée par les incertitudes économiques et géopolitiques. L'Opep est confrontée un fort ralentissement de la croissance mondiale, qui laisse présager une nette baisse de la demande de brut.
Elle doit également composer avec les sanctions internationales visant l'Iran, deuxième pays producteur du cartel, visé par un embargo européen au 1er juillet en raison de son programme nucléaire controversé.
Dans ce contexte, le ministre koweïtien Hani Hussein a laissé entendre dès mercredi que le plafond de 30 mbj devrait être reconduit.
Cependant, cette limite est loin d'être respectée puisque l'offre totale de l'Opep se hissait en mai à 31,86 mbj, gonflée par une forte hausse de la production en Arabie saoudite, mais aussi en Libye et en Irak, selon des chiffres de l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
"Nous discuterons sans doute de ce problème" d'excès d'offre sur le marché, "parce que nous avons besoin d'un bon niveau de prix" autour de 100 dollars le baril à Londres, a expliqué M. Botelho de Vasconcelos.
Minés par un contexte économique morose et la surproduction d'or noir, les prix du brut se sont effondrés de 30 dollars en l'espace de trois mois, glissant à des niveaux plus vus depuis un an et demi à Londres, où ils évoluaient mercredi autour de 97 dollars.
Le ministre équatorien Wilson Pastor-Morris, tout comme son homologue libyen Abdelrahmane Ben Yazza avaient donné de la voix mercredi pour déplorer l'excès d'or noir sur le marché, coupable selon eux de précipiter la dégringolade des cours.
L'Iran et le Venezuela, les membres les plus conservateurs du cartel, se sont montrés encore plus véhéments, accusant en début de semaine les pays du Golfe, et particulièrement l'Arabie saoudite, d'avoir déstabilisé le marché et leur réclamant de réduire leur offre.
"Nous avons nos difficultés ici et là mais à la fin, nous finissons par résoudre nos problème", a commenté mercredi le secrétaire général de l'organisation Abdallah el-Badri, se disant "certain" que les ministres "parviendront à un consensus".
Après avoir créé la surprise en jugeant ce week-end qu'un relèvement du plafond "était nécessaire", le puissant ministre saoudien Ali al-Nouaïmi a d'ailleurs rapidement fait marche arrière. Mardi, il a souligné qu'il ne s'agissait que d'une possibilité, avant de se dire "heureux de la situation actuelle".
Cependant, "nous nous inquiétons toujours de la situation des prix", a insisté jeudi M. Ben Yazza, suggérant que si les cours de baril devaient descendre sous 90 dollars à Londres, "il faudra que nous prenions une décision".
Il a par ailleurs confirmé que la question de la succession du libyen Abdallah el-Badri, dont le mandat de secrétaire général se termine à la fin de l'année, allait "être discutée dans l'après-midi".
Au côté de candidats iranien et saoudien, ayant peu de chance de susciter l'unanimité requise, l'irakien Thamir Ghadhban, et le ministre équatorien, M. Pastor-Morris, sont également dans la course.
Dans le cas où aucun consensus ne se dégagerait, une prolongation du mandat de M. el-Badri n'est pas exclue.
jq
(AWP / 14.06.2012 13h26)