Le brut remonte, dans un marché toujours dominé par la prudence
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 110,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 7 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre grimpait quant à lui de 1,22 dollar à 87,60 dollars.
Les cours du baril comblaient leurs pertes et revenaient dans le vert, dans un marché extrêmement fébrile, où la prudence et l'attentisme restaient de mise.
"La crise de la zone euro continue de dominer, les marchés réagissent jour après jour au fait qu'il n'y a toujours pas de solution déterminante, alors que l'environnement politique et économique dans la région est très incertain", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'optimisme des investisseurs avait été douché lundi par des propos du porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, qui a prévenu que le sommet de l'Union européenne (UE) ce dimanche à Bruxelles n'allait pas résoudre "d'un coup" la crise de la dette.
La nervosité des marchés a par ailleurs été renforcée par l'annonce de l'agence de notation financière Moody's, qui a averti lundi qu'elle pourrait revoir la perspective d'évolution de la note souveraine de la France.
"Les problèmes auxquels l'Europe est confrontée sont d'ordre systémique", et le noyau dur de l'Union monétaire commençant désormais à être touché, "cette froide réalité devrait peser lourdement sur le marché pétrolier dans les semaines à venir", a indiqué Mme Sokou.
Par ailleurs, "les investisseurs digéraient des statistiques chinoises, qui n'ont pas exactement apporté un soutien aux prix" du baril, poursuivait-elle.
La Chine, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, a vu son Produit intérieur brut (PIB) croître de 9,1% au troisième trimestre en rythme annuel, contre 9,5% au deuxième, un ralentissement plus fort qu'attendu.
"Ces chiffres ont renforcé les inquiétudes (sur la solidité de l'économie chinoise), après l'annonce la veille d'un nouvel affaiblissement de la demande pétrolière du pays", soulignaient les experts de Commerzbank.
La croissance de la consommation pétrolière chinoise a nettement ralenti au troisième trimestre (à 3,2%, contre 5,2% au deuxième trimestre et 9,1% sur les trois premiers mois de l'année).
Les opérateurs devaient par ailleurs être attentifs plus tard mardi aux estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis, qui fournissent une première indication sur la consommation du pays avant les chiffres officiels du département de l'Energie (DoE), publiés mercredi.
Sur le front de l'offre, cependant, "les tensions continuent d'apporter un soutien au marché (...) la production en mer du Nord et en Afrique de l'ouest (en particulier au Nigeria, ndlr) continue de subir des perturbations, et le retour du brut libyen sur le marché n'est que très progressif", tempéraient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
sm
(AWP / 18.10.2011 18h31)