Le brut finit en baisse à New York malgré une chute des stocks aux USA
New York - Les prix du pétrole ont fini en forte baisse mercredi à New York dans un marché en repli en raison des développements en cours dans la zone euro, en dépit d'une baisse surprise des stocks américains de brut.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a abandonné 2,23 dollars à 86,11 dollar sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 108,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 2,76 dollars.
Le brut coté à New York avait brièvement bondi de 1,17 dollar après la publication des chiffres du département américain de l'Energie (DoE), avant de se replier peu après 18H00 GMT, à l'unisson de Wall Street.
Cette baisse "coïncide avec une information donnée par (la chaîne de télévision américaine) CNBC", a expliqué le site d'analyse financière Briefing.com.
Les Européens négocient actuellement sur des moyens techniques destinés à augmenter la capacité de prêt du FESF, le fonds de secours de la zone euro, par "effet de levier", sans que les Etats aient à augmenter leur contribution.
Le mécanisme actuellement en discussion est de permettre au FESF d'apporter une garantie, sous une forme ou sous une autre, aux émissions obligataires de pays en difficulté.
Or, "les avocats de l'UE ont rejeté le principe de garanties directes au FESF", écrit Briefing citant CNBC.
Reste qu'avant même cette annonce, le marché du pétrole évoluait déjà avec prudence.
"La réponse au rapport (du DoE) n'a pas été très positive, mais plutôt mitigée, bien qu'on ait vu au début de la journée une hausse du marché et des bourses avec les chiffres (sur les stocks) et le possible accord en Europe" entre la France et l'Allemagne à propos du FESF, a relevé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric)
Les stocks de brut aux Etats-Unis ont reculé de 4,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 14 octobre, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient plutôt sur une hausse de 1,1 million de barils.
Les réserves d'essence ont quant à elles reculé de 3,3 millions de barils, deux fois plus que prévu, et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de la saison hivernale, ont chuté de 4,3 millions de barils, là aussi deux fois plus qu'attendu.
Le goût pour le risque des investisseurs avait été ravivé mardi soir par des informations sur un possible règlement définitif de la crise de la dette européenne dès ce week-end.
Toutefois, les marchés "craignent que rien de positif n'émerge finalement de la réunion de dimanche", a souligné M. Smith, remarquant en outre que "la saison des résultats aux Etats-Unis est mitigée".
"Entre les défauts des banques, les injections de liquidités (annoncées par les banques centrales), les risques de défaut des Etats et l'abaissement de la note de crédit des Etats-Unis, il ne faut pas se demander pourquoi les cours du pétrole sont si volatils" depuis plusieurs mois, a remarqué Phil Flynn, de PFG Best Research.
rp
(AWP / 20.10.2011 06h21)