Nouvelle baisse du brut à New York malgré l'optimisme sur la Grèce
New York - Les prix du pétrole ont fini en légère baisse lundi à New York, toujours sous le coup de la décision des pays consommateurs d'avoir recours à leurs stocks stratégiques, malgré un certain optimisme des marchés quant au dossier grec.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en août a terminé à 90,61 dollars, en recul de 55 cents par rapport à vendredi.
Les cours, qui ont chuté d'environ 8% sur les deux dernières semaines, ont entamé la séance en nette baisse. Ils ont réduit leurs pertes en fin de séance.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique s'est même hissé dans le vert, gagnant 88 cents à 105,99 dollars, après avoir plongé de neuf dollars jeudi et vendredi.
L'annonce jeudi dernier par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) qu'elle mettait en vente 60 millions de barils de brut tirés des stocks stratégiques de ses Etats-membres, "pèse sur le marché", a expliqué Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind Waldock.
Mais "les cours ont déjà bien baissé. Je ne pense pas qu'ils puissent tomber beaucoup plus, parce qu'on est en période de grands déplacements en voiture (accompagnés habituellement par une augmentation de la consommation d'essence, ndlr) et que des ouragans peuvent menacer" les installations pétrolières du golfe du Mexique, a tempéré l'analyste.
Les cours ont par ailleurs limité leurs pertes alors que la Bourse de New York s'orientait en nette hausse et le dollar en baisse, les investisseurs anticipant le déblocage rapide de nouveaux fonds à la Grèce.
Tout affaiblissement du billet vert a tendance à soutenir les cours des matières premières, rendues plus intéressantes pour les acheteurs munis d'autres devises.
Pour les analystes de Barclays Capital, "le marché continue d'être affecté par la décision" de l'AIE, qui signifie que "la disponibilité de brut devrait s'améliorer au moins en partie au troisième trimestre".
L'AIE, qui représente les pays consommateurs industrialisés, a dit vouloir compenser l'arrêt des exportations libyennes, susceptible de créer des situations de pénurie en Europe en période estivale, marquée par une forte demande.
Cette annonce "a constitué une grande surprise pour le marché. Cela augmente clairement l'offre", a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Selon l'analyste par ailleurs, "l'AIE a indiqué pendant le week-end qu'elle pourrait délivrer encore plus de pétrole. Cela met la pression sur les cours".
"Bien sûr, le marché pétrolier attend aussi de voir si le Parlement grec va approuver le plan d'austérité", dont dépend le versement d'une nouvelle aide à Athènes, au bord du défaut sur sa dette, a-t-il ajouté.
Les parlementaires grecs ont commencé lundi à débattre d'un budget pluriannuel de rigueur. Ils doivent voter d'ici à jeudi, sur fond de forte fronde sociale.
Les cours ont également été tirés vers le bas par la publication d'un indicateur industriel décevant en Chine, deuxième consommateur d'or noir de la planète, a observé Andy Lipow.