Le pétrole sans direction, l'offre menacée par les sanctions sur l'Iran
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a fini à 77,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat d'octobre a lâché 21 cents à 67,54 dollars.
A partir de début novembre, les importateurs de pétrole iranien pourront être pénalisés par les États-Unis, dans le cadre des sanctions infligées à Téhéran par Washington après la sortie américaine de l'accord sur le nucléaire.
En amont de cette décision, le flux de brut sortant du troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a déjà commencé à se réduire.
La Corée du Sud a ainsi complètement arrêté d'importer du pétrole iranien en août, alors que le pays était encore un des trois plus grands clients de l'Iran, selon des données compilées par l'agence Bloomberg à partir de suivi de tankers par satellites.
Du côté des États-Unis, le nombre de puits actifs aux États-Unis a diminué (-2 puits) la semaine dernière, selon des données publiées vendredi soir par l'entreprise de services pétroliers Baker Hughes.
La production américaine pourrait commencer à stagner alors qu'elle a fortement grimpé récemment, et que le prix du baril dans la région du bassin permian, où se concentre l'industrie du schiste, a plongé à 55 dollars le baril depuis le début du mois de juin, a commenté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
La côte est des États-Unis était de son côté menacée par l'ouragan Florence, qui s'est nettement renforcé lundi.
Mais cette intempérie semblait présenter peu de risques sur les cours du brut dans les prochains jours. "C'est un non-événement au sujet du pétrole car il n'y a pas de raffineries en Caroline du Nord et du Sud. On peut simplement s'attendre à une demande moins élevée en essence", a estimé James Williams de WTRG.
Des hommes armés ont par ailleurs pris d'assaut lundi le siège de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) à Tripoli, la capitale libyenne, dans une attaque qualifiée de "terroriste" par la mission de l'ONU en Libye et le gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale.
Le risque de conflits commerciaux pouvant peser sur la demande en brut, notamment dans les pays émergents, continuait enfin à planer sur le marché pétrolier.
"Il va falloir garder un oeil (sur certains pays actuellement en difficulté), car ils représentent 7 millions de barils par jour de demande", a prévenu M. Varga, listant l'Argentine, l'Afrique du Sud, la Turquie et l'Inde.
(c) AFP