Le pétrole baisse nettement face à de mauvais signes sur l'offre
Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.), référence américaine du brut, a reculé de 1,22 dollar à 52,61 dollars sur le contrat pour livraison en avril au New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a perdu 1,28 dollar à 55,08 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE).
La Russie participe depuis le 1er janvier à des baisses concertées de production entre plusieurs pays, en premier lieu les membres de l'OPEP, dans le but affiché de stabiliser le marché.
Or, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère russe de l'Energie, la production du pays s'est maintenue le mois dernier, laissant craindre que les compagnies locales aient cessé de ralentir leur activité.
"On se remet à se poser des questions sur l'accord entre l'OPEP et d'autres pays", a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.
Certes, les derniers chiffres en date sur la production du cartel, publiés par l'agence Bloomberg, montrent qu'elle a décliné en février. Mais ce recul a largement été assumé par la seule Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP et fer-de-lance des accords de baisses de l'offre.
Parmi les autres membres, "des données de presse montrent que les exportations irakiennes ont augmenté en février, (...) ce qui remet en cause les propos du secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Barkindo, qui estime que les pays du cartel respectent à 90% leurs objectifs", a commenté Michael Hewson, de Markets.
Force du dollar
A ces éléments sur la Russie et l'OPEP, "s'ajoutent le fait que les réserves de brut ont encore monté aux Etats-Unis", a souligné M. Lipow.
"Le marché semble prendre conscience aujourd'hui des chiffres de la veille sur l'offre américaine", les cours n'ayant qu'un peu baissé mercredi, a reconnu M. Kilduff.
Les analystes craignent que la production américaine reparte durablement face à l'occasion théoriquement créée par les accords de baisses de l'offre entre l'OPEP et les autres pays signataires.
Enfin, "le sentiment sur le marché a aussi été affecté (...) par le renforcement du dollar", a écrit Tim Evans, de Citi.
La force du dollar, qui profite de déclarations de responsables de la Réserve fédérale (Fed), pèse sur les échanges pétroliers car ils sont libellés en monnaie américaine et deviennent donc plus coûteux.
(c) AFP